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Culture - Page 11

  • Ouverture de saison du TNP

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    Le TNP, ou Théâtre National Populaire, a ouvert conjointement ses portes à la presse et au public pour la saison 2015-2016 ces mardi 19 et mercredi 20 mai 2015. Un tel engouement pour cette structure et ses dirigeants qu'il n'a été possible pour l'ensemble du public présent hier d'assister à cette ouverture. Deux salles ont été ouverte en visioconférence dans le soucis de satisfaire le plus grand nombre. La salle Jean Vilar, par son atmosphère feutrée aux sièges modestes et encaqués, nous a offert, sinon que l'exclusivité des figures de ce théâtre que sont le directeur et metteur en scène Christian Schiaretti et le directeur artistique Jean-Pierre Jourdain, la sensation de retrouver cette illustre popularité des planches. 

    Ces deux voix, à l'élocution sensible et travaillée, ont ainsi présenté les 22 pièces de cette nouvelle saison, déclinées sous 352 représentations. Un travail titanesque, qui demande aux comédiens/passionnés de s'imprégner de la pièce jouée tout en commençant à maîtriser la suivante. Au programme : des classiques, des créations, des déclinaisons, dans la réflexion permanente du don au public. Donner, pour cultiver, passionner, faire découvrir dans une mise en scène qualitative, donner matière à l'imaginaire, donner l'accès au plus grand nombre avec des pièces intergénérationnelle et adaptées aux plus jeunes, aux scolaires, aux budgets étudiants et aux villeurbannais.

    Une volonté pour le théâtre de choisir des pièces classiques et originales, puisque retravaillées par une plume pointilleuse et piquée. La Chanson de Roland, Electre, Tristan et Yseult, entre autres, s'inscrivent dans la thématique du "berceau de la langue", car le théâtre est, avant d'être un jeu, une écriture. Parallèlement, mais aux antipodes de ces monuments littéraires, se révéleront des œuvres plus singulières telles que Le Dibbouk ou Entre deux mondes, Singspiele, ou encore En courant, dormez !. L'art s'invitera dans les décors, dans la méditation et dans la pudeur du discours. 

    Comme le désir se nourrit de la modération et de l'inconnu, je ne vous en dirait pas plus. Rendez-vous le samedi 7 novembre au sein du TNP, pour une journée de partage et de discussion sur le théâtre public et son usage. 

    Mes compliments à l'organisation pour cette belle soirée d'ouverture.

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  • Un parcours BTS

    Hier, la promo du BTS communication 2015 s'est dite en revoir en beauté. Je sais qu'on a encore pleins de projets, des anniversaires à fêter en mai, juin, même en septembre. Mais je n'arrive pas à m'enlever cette petite boule au ventre. Si on m'avait dit que dans le supérieur on rencontrait des gens aussi soudés et formidables, j'aurais pensé que c'était un doux moyen de faire avaler la pilule quand on vient de passer son bac et que l'on souhaite continuer. Mais voilà, on s'est rencontré à une époque où on atteignait à peine l'âge adulte, et on s'est porté ensemble, dans la pression, le stress, les moments de fous rire, les repas à quinze sur les tables du self, les soirées, les anniversaires. On s'est vu grandir, mûrir, à un âge où on se cherchait et où on se cherche toujours. 18 à 20 ans, c'est l'âge des rencontres qui peuvent tout changer. Encore hier vous me l'avez prouvé, et c'est pour ça que j'ai lâché quelques larmes. Pas parce que c'est triste de se quitter, mais parce que c'est cette sphère, cette bulle intimiste qu'on s'était créé qui éclate et nous amène à voguer chacun vers des chemins différents. Le moment de blues que l'on a après une colonie de 15 jours, je l'ai après cette aventure de 2 ans.

    Je vous souhaite le meilleur, à chacun d'entre vous, amis, copains comme collègues. Et nous laissons à nos successeurs une jolie trace de notre passage, MCOM est né de cette promo et restera le souvenir d'une époque étudiante pleine de solidarité et d'amitié.

    Sincèrement, merci

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    Promotion 2015 - BTS communication La Martinière Duchère

  • Un peu, beaucoup, aveuglément de Clovis Cornillac

               Machin est rustre et misanthrope, coincé dans des théorèmes pour jeux de réflexion depuis 7 ans. Machine est l’archétype de la sainte-nitouche vivant pour la musique classique. Séparés par un mur qui rallie leur deux immeubles, ils vont très vite se retrouver lier par un fort problème d'insonorisation, qui va les forcer à cohabiter malgré eux, sans jamais se voir. 

    Un peu, beaucoup, aveuglement nous conte la rencontre de deux victimes de la société, l'un profondément aigri et blessé, l'autre piégée dans un conformisme maladif étouffant son expression artistique. L'altercation sauvage des débuts va laisser entrevoir une complémentarité préméditée. On rit de l'indélicatesse de ces anti-héros, et ce rire participe à notre attachement envers ce couple improbable, séparés mais si proches.

    Le film a cependant tendance à se laisser couler dans la banalité des propos et des situations comiques, qui peinerait à lui donner l'ampleur cinématographique qu'il mérite, car chaque plan est travaillé, la lumière et le son soignés, mais le fardeau de faire rire avant tout éraille la maîtrise. L'idée est originale, et même vécue selon les propos de Lilou Fogli, scénariste de ce long métrage. On ne peut toutefois écarter de cette histoire le chef d'oeuvre Her, de Spike Jonze, sur le développement d'un affect d'un quadragénaire routinier pour une voix féminine électronique. Mais le drame de Spike Jonze met précisément en exergue le manque de risque de ce premier film de Clovis Cornillac. Cette heure et demie porte cependant admirablement la candeur fragile voire ingénue de l'actrice principale Mélanie Bernier, qui voue un charme à cette aventure parisienne romanesque.

    Un peu, beaucoup, aveuglement refleurit l'idée que notre regard fait bruit à notre jugement, que nous n'entendons réellement ce que nous ne voyons pas. Piégés par le mur de leurs immeubles respectifs, le film met en abyme notre condition de citadins piégés par les murs de leurs écrans : écran de portable, mur des réseaux sociaux, écran d'ordinateur, qui nous laissent l'impression d'être entourés en étant terriblement seul. Machin et Machine se côtoient par le biais d'un mur, mais qui va les forcer à se connaitre, à vivre ensemble, s'éloignant du tout au tout des premiers contacts engagés sur internet. Une jolie leçon sur l'être avant le paraître.

     

    Un peu, beaucoup, aveuglement ne distance par les comédies françaises réalisées avant lui, mais repend sur ses spectateurs un esprit enfantin et une sensibilité appréciables.

     

    Un peu, beaucoup, aveuglément, avril 2015