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Découverte

  • I Origins de Mike Cahill

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    Oublié des grands écrans et passé aux travers de l’encensement médiatique qu'il aurait mérité, I Origins est une histoire peu commune, qui danse entre deux mondes. Un jeune scientifique doué rencontre une femme à l'esprit candide, flottant entre la croyance et les superstitions. Entre rationalité et abstraction, le réalisateur cerne la magie qui habite les deux personnages, dans leur différence la plus totale mais à l'alchimie absolue.  

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    Et dans cette histoire, une découverte scientifique se réalise enfin : les yeux pourrait être le reflet de notre âme. Est-ce du réel ou de la fiction ? Peut-on réellement habiter le corps d'une personne mais posséder les yeux d'une autre ? 
    Mike Cahill nous touche par ces deux êtres, liés par l'instinct et la bulle précieuse de leur attachement soudain, suscitant parfois le rejet de leurs convictions respectives. Le cinéaste s'accorde à penser que chaque homme laisse une trace, matérielle - par la recherche, en outre - ou spirituelle - par une empreinte idéologique forte -. Ses deux personnages symbolisent ainsi la quête de l'immortalité et l'intérêt de leur présence sur terre, dans cette ville, ici même. 
     
    Doux et entraînant, I Origins explore la romance et la science et cède à l'un et à l'autre le pouvoir de s'entrecroiser : tout n'est pas logique et tout n'est pas perception. Le film livre une ascendance émotionnelle mêlant nostalgie, mélancolie et réjouissances. 
     
    I Origins, film de Mike Cahill, septembre 2014 
  • Le coeur régulier, de Vanja D'Alcantara

    Après la mort de son frère Nathan, Alice se rend au Japon où ce dernier projetait d'y vivre. En annonçant son décès à sa petite amie japonaise, Alice apprend l’existence d'un homme qui lui aurait sauvé la vie, habitant et surveillant les hautes falaises du littoral, connues par les âmes en peine.

     
    Le cœur régulier est un film particulier. Il n'est pas un spécimen dans sa technique, ni dans son genre, mais plutôt dans le choix d’une maîtrise émotionnelle ascendante qui nous dépasse. Le long-métrage se traverse entre mutisme et esthétisme, silence et méditation, repos de l'esprit et découvertes.

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    Nous suivons pas à pas le deuil d'Alice et sa reconstruction en tant que femme éteinte par la vie. La rencontre avec ce vieil homme, aux allures de sage ébréché, donne à la vie d'Alice de nouvelles couleurs et de nouvelles envies. Nous nous échappons avec elle, nous prenons cette heure trente comme elle prend ces quelques jours, ou semaines, pour s'arrêter. Inspirer. Expirer. Réfléchir. Nous buvons les décors comme des cartes postales en mouvance et imprégnons chaque image dans un espace personnel de recueillement.
    La réalisatrice nous livre un flot pur d'émotions : un silence qui nous touche et une sincérité de l'âme qui colle à la peau d'Isabelle Carré. 
     
    Le cœur régulier, mars 2016
  • Vice-Versa des studios Pixar

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    A la vue des critiques laudatives qui prolifèrent depuis la sortie de ce dernier Pixar, ma curiosité a gagné le combat contre cette déferlante médiatique qui considère presque déjà Vice-Versa (ou Inside Out) comme le meilleur Pixar jamais réalisé. Lorsque l'enchantement autour d'un film est quasi unanime, nous le plaçons indéniablement sur un sommet, battit d'ingéniosité et de créativité. Mais le risque de cette sur-estimation s'est révélé à la fin de cette ribambelle d'actions cocasses mais pourtant creuses. Vice-Versa séduisait par un projet des plus ambitieux : après avoir pensé les émotions de nos jouets d'enfants, de notre poisson de compagnie, de nos véhicules ou encore du monstre dans notre placard, il s'intéresse aux émotions DE nos émotions. Et la triste ironie est qu'il ne s'en développe aucune. Ce qui pourrait être de la compassion pour cette jeune fille, qui déménage et quitte prématurément le berceau de son enfance, relève d'avantage d'une indifférence grandit par un ennui post-découverte. Le scénario s'étire difficilement sur tout le film, rebondit par quelques scènes d'"action", qui le meuble plutôt que de le dynamiser. La matérialisation du monde de Riley, 11 ans, qui s'écroule par des îlots aux diverses caractéristiques est la trouvaille fine qui permet un mouvement aux émotions personnifiées que nous suivons. Étrange de voir que même si les effets et le travail sont là, la magie n'opère pas. A ce que l'action était aux Indestructibles, l'émotions à Là-haut et la sensibilité à WALL-E, Vice-Versa se perd dans plusieurs de ces terrains.

    On découvre, on s'émerveille, on regarde, on se lasse. Peut-être faudra-t-il emprunter un peu d'absurdité aux anciens pour relever la sauce du prochain long-métrage ? Même si l'originalité est appréciable, seul le petit grain de folie peut bouleverser l'écran, car quand il y a folie il y a surprise. Et qu'enfin l'enfant qui est en nous éclate plutôt que de subir les déboires fragilisées d'un tendre compère. 

     

    Vice-versa, juin 2015