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Pour le dire - Page 9

  • L'horreur et les gens du pays

    Alors c'est quoi, le sentiment patriotique ? Une notification facebook qui nous propose de redorer notre photo de profil à l'image du drapeau français ? Suivre machinalement le mouvement amorcé, dans un esprit de solidarité hypocrite et creux ? Se révolter par bonne conscience ?
    Quand, en 365 jours, nous disons-nous que nous sommes un peuple uni et fier ? N'y a-t-il de réelle solidarité que dans les moments d'horreurs, comme celui-ci ? Comme pour Charlie ? Après le mouvement de rassemblement "Je suis..." dont j'ai prit naïvement part, j'ai l'amère sensation de me retrouver piégée à devoir de nouveau agir de la sorte, onze mois plus tard. On nous prémâche des belles paroles, on tire la ficelle de notre poing pour qu'il se brandisse, fébrile, vers la révolte. Contre ces actes. Contre la peur. Contre la menace. Mais derrière tout ça, lorsque l'on gratte la carapace en papier de ces discours francos-français, par nous et pour nous, de cette bulle égocentrique que l'on créé en pensant bien faire, l'engagement s'écroule dans un bruit glauque d'imposture. Nous nous révoltons de la mort que lorsqu'elle nous est présentée comme un spectacle, un fait que l'on entendra dans toutes les bouches ces prochains jours. Comme pour cet enfant immigré. Il y a de quoi se révolter chaque jour. A chaque moment. Et bien au delà de notre pays, de notre savoir. A agir de la sorte, nous devenons les pantins d'un Média voyeuriste et charognard.

    Evidemment qu'il faut en parler, évidemment qu'il faut agir. Mais sachons trouver les bons outils pour se faire entendre et non choisir la facilité d'une opinion monocorde.
    Alors c'est quoi, le sentiment patriotique ? Etre acteur ou avoir vu ? Etre au cœur d'un débat ou avoir entendu que ? Pour rendre hommage aux victimes soyons libres de le faire. Et ne pas se taire une minute pour continuer machinalement ce que nous étions en train de faire avant. De ne pas s'improviser engagé pour délaisser l'urne quelques semaines après.
    A tous les proches des victimes.

  • The Walk Rêver Plus Haut de Robert Zemeckis

    Funambuliste : acrobate équilibriste exécutant des exercices sur un câble tendu à grande hauteur.

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    Comme le spectacle à taille humaine ne lui suffisait plus, c'est entre les tours jumelles de New York que Philippe Petit, funambuliste impétueux, osa tendre son fil il y a quarante ans.

    Le réalisateur Robert Zemeckis semble s'asseoir sur ses exploits passés en réalisant un film visuel, au péril de l'écriture. 
    L'impression amère d'une retranscription fade et abusée de l'exploit de ce voltigeur se mute en fin de parcours en indifférence, séquencée par quelques soupirs ou écarquillements. Le long métrage aurait pu explorer davantage les lois de l’apesanteur, nous couper le souffle à chaque pas sur ce fil qui frôle la mort. Mieux, amplifier les sentiments des personnages, du désir insensé muté en obsession de Philippe Petit, à la contemplation muette puis envieuse de sa compagne Annie. Explorer, sonder, exposer finalement ses personnages de matière frontale, et ne survoler que le paysage. Robert Zemeckis fait le contraire. Peut-on parler de biopic lorsque le cadre dans lequel évolue le héros marche sur les plates-bandes de sa propre histoire ? 

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    La motivation et le talent ne réussissent pas à faire briller ces têtes d'affiches, qui, en bons professionnels, se contentent du minimum imposé. L'immersion se s'amorce tout de même grâce au talent sensible des acteurs, notamment des seconds rôles, qui s'efforcent à ne pas donner l'envie aux spectateurs de sauter dans le vide.  Nous sentons l'envie d'en dire plus, et ce ne sont pourtant pas les minutes et les moyens qui manquent au réalisateur. 
     Les décors, travaillés dans un Paris des années 70, où la restitution des petits quartiers est aussi nette que celle des immenses tours jumelles métallisées de New York, marquent les points positifs de The Walk. Même si nous avons parfois le sentiment d'y prendre racine pour qu'on nous laisse le temps d'observer chaque détail.
     
    Une aventure hors du commun mais un long métrage qui s'apparenterait presque à une fiche informative, déroulée sur deux heures. Décevant et frustrant.
  • 06.11.15

    Qui es-tu ? Pour qui vis-tu ? Pour qui manges-tu ? Pourquoi as-tu ces perles qui flottent au dessus des yeux ? Pourquoi songes-tu aux gens que tu as croisé dans le métro ? Pour un souvenir de fleurs tu dévorerais les passants.
    Y a plus rien à en faire, y a plus rien à en tirer.

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     - Photographie The Truman Show