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Attentat terroriste

  • L'horreur et les gens du pays

    Alors c'est quoi, le sentiment patriotique ? Une notification facebook qui nous propose de redorer notre photo de profil à l'image du drapeau français ? Suivre machinalement le mouvement amorcé, dans un esprit de solidarité hypocrite et creux ? Se révolter par bonne conscience ?
    Quand, en 365 jours, nous disons-nous que nous sommes un peuple uni et fier ? N'y a-t-il de réelle solidarité que dans les moments d'horreurs, comme celui-ci ? Comme pour Charlie ? Après le mouvement de rassemblement "Je suis..." dont j'ai prit naïvement part, j'ai l'amère sensation de me retrouver piégée à devoir de nouveau agir de la sorte, onze mois plus tard. On nous prémâche des belles paroles, on tire la ficelle de notre poing pour qu'il se brandisse, fébrile, vers la révolte. Contre ces actes. Contre la peur. Contre la menace. Mais derrière tout ça, lorsque l'on gratte la carapace en papier de ces discours francos-français, par nous et pour nous, de cette bulle égocentrique que l'on créé en pensant bien faire, l'engagement s'écroule dans un bruit glauque d'imposture. Nous nous révoltons de la mort que lorsqu'elle nous est présentée comme un spectacle, un fait que l'on entendra dans toutes les bouches ces prochains jours. Comme pour cet enfant immigré. Il y a de quoi se révolter chaque jour. A chaque moment. Et bien au delà de notre pays, de notre savoir. A agir de la sorte, nous devenons les pantins d'un Média voyeuriste et charognard.

    Evidemment qu'il faut en parler, évidemment qu'il faut agir. Mais sachons trouver les bons outils pour se faire entendre et non choisir la facilité d'une opinion monocorde.
    Alors c'est quoi, le sentiment patriotique ? Etre acteur ou avoir vu ? Etre au cœur d'un débat ou avoir entendu que ? Pour rendre hommage aux victimes soyons libres de le faire. Et ne pas se taire une minute pour continuer machinalement ce que nous étions en train de faire avant. De ne pas s'improviser engagé pour délaisser l'urne quelques semaines après.
    A tous les proches des victimes.

  • La liberté atteinte en plein cœur - Mercredi 7 janvier 2015

    Effroyable. Insupportable. Et je me pose encore la question amère : pourquoi ? Pourquoi avoir fallu tuer pour exister ? Malheureusement cet attentat s'inscrit dans la lignée sombre des déviations politiques et sociétales que connait le monde depuis les années 70, et même au delà. Un monde dans lequel la contestation a revêtu la longue cape noire de la faucheuse, dans un contexte de peur et de conjoncture défavorable. S'il vous plait, tenez-vous en au fait que le possible mouvement religieux dont faisait partie, dans un extrême bien sombre, les personnes qui ont commis cet acte, ne relève en rien d'un problème de structure et de barrières nationales. Personne ne peut prédire ces horreurs, tant elles sont inhumaines. Et s'appuyer sur quelques mots d'une langue étrangère pour alerter l'opinion publique si facilement modulable est à la portée de n'importe quelle conscience alimentée par la haine. Nous sommes dans une ère de la régression, de l'hypocrisie ambiante qui voudrait pointer la culpabilité sur une culture admirable, car aucune religion peut se parer de la blancheur de la sainte. Et crier des mots en arabe ne veut pas dire que l'on représente ce peuple, mais que nous lui faisons honte. Nous avons tous à craindre, non pas de notre mort imminente, car de tout temps la mort est quelque chose qui peut frapper à chaque moment, mais de la folie des hommes qui travestissent leur mal-être par des actions barbares et anti-démocratiques. Ce que ces minorités cherchent à faire, c'est de tuer en chacun de nous l'espoir que l'on peut éprouver en l'humanité. Or ce drame doit au contraire réveiller les foules dans une seule et même ligne, celle de la solidarité. Continuer notre combat contre ce que j’appellerais une troisième guerre mondiale, insidieuse, qui nous pousse à haïr ceux que nous devrions aimer. La presse est née de cette volonté d'informer, de diffuser, d'éduquer, et par ce triste événement nous devons tâcher de ne pas la salir en diffusant à tord des appréciations défavorables sur des choses que nous ne maîtrisons pas. Laissons la presse éclaircir ce passage cruel de notre époque avant de nous prononcer. Rendons hommage à ces personnalités fortes, ces hommes du combat, qui, par des mots ou des coups de crayons, ont défendu corps et âme leur métier-passion. 

    Mes pensées vont à la triste époque dans laquelle nous vivons, mais notre force doit être de ne pas baisser les bras et de continuer la bataille entamée par ces figures trop rapidement éteintes.

     

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