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Culture - Page 18

  • Fleurir leur avenir ! Cinquantenaire de l'UNICEF

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    Pour son cinquantième anniversaire et à l'occasion des 25 ans de la convention de droits de l'enfant, l'association UNICEF connue pour ses actions humanitaires mondiales a réunit bénévoles et comédiens autour d'un projet ambitieux : créer une pièce retraçant par multiples manières les droits de l'enfant portée par le titre "Fleurir leur avenir !".

    C'est dans la salle Pierre Garcin que s'est déroulé cet événement ce dimanche 5 octobre. Lorsque nous passons le pas de la porte, nous sommes accueillis par des sourires, une véritable chaleur humaine se dégage qui contraste avec la grisaille automnale. Habituée aux représentations théâtrales lyonnaises, des classiques littéraires aux créations contemporaines, je n'avais jamais eu l'occasion d'assister à une œuvre abordant le domaine social et juridique. Les droits de l'enfant, une notion abstraite ? Les troupes de l'Art-scenic, Les Hot'antiques et l'Ecole de musique d'Ecully nous prouvent le contraire à travers des textes, des histoires, des chants, et nous font porter un regard attentif sur cette réalité qui concerne les enfants de toute origine.
    Sur scène, un enfant symbolise chaque continent et s'insurge de situations géoplotiques ou économiques avec ses mots à lui, rêvant d'une liberté concrète et non plus faite d'acier comme la statue aux portes de New-York ou celle que l'on trouve dans la devise française. Des enfants à qui on ôte le droit de l'insouciance, de la sécurité, de l'amour même, au profit d'un travail de forcené. Si l'UNICEF a voulu nous réunir aujourd'hui autour de cette cause sensible, ce n'est pas par soucis de morale mais pour tenter de faire naitre en nous un regard différent, qui ne se pose pas sur notre confort personnel mais sur ces enfants, qui s'apprêtent à ne plus espérer à une vie heureuse, qui trompent leur faim par un bouton de chemise. Aider l'autre, c'est d'abord prendre conscience qu'il existe.
    La pièce de l'UNICEF s'éloigne des clichés d'un monde qui n'attend que nous pour être parfait et ne prêche pas la bonne morale. Au contraire, elle s'alimente de l'émotion croissante du public face à la pureté des jeunes comédiens, avoisinants probablement une dizaine d'années, que l'on sent plein de volonté et d'ambition pour redonner un sourire à ceux qui n'en n'ont plus.
    L'UNICEF a réussi le pari de développer une conscience collective en chacun de nous, de rompre avec l'individualisme croissant et la crise économique. En ces temps incertains, il faut pouvoir penser aux choses simples, comme l'échange et le contact avec l'autre, ayant une culture similaire ou différente de la notre. N'est-ce pas en effet par la différence que nous nous grandissons ? Fleurir leur avenir sème donc en nous une idée à cultiver tous les jours : "c'est possible".

    Je voulais remercier l'UNICEF pour cet événement nouveau, reflet de leurs actions quotidiennes en faveur des droits pour tous. L'émotion a été au rendez-vous, et particulièrement lors des quelques mots du président de l'UNICEF Rhône Monsieur Thierry Saudejaud et de Madame Anne Kravz-tarnavsky, créatrice de la pièce. Le plaisir de monter ce spectacle fut à la hauteur du plaisir que nous avons eu à le regarder. Bravo à toute l'équipe, et à bientôt.

  • Elle l'adore, de Jeanne Herry

    lacritiquerie-jeu-concours-elle_l_adore.jpgJusqu'où sommes-nous capable d'aller pour aider la personne que l'on admire ? 

    Muriel est une jeune femme vive, se plaisant à raconter des anecdotes en tout genre, esthéticienne, sans histoire. Une seule passion l'anime réellement : Vincent Lacroix, artiste dont elle suit minutieusement le parcours depuis vingt ans. Quand celui-ci vient sonner à sa porte, elle croit rêver. Qu'est-ce que cet artiste à qui tout sourit et dont le physique en fait chavirer des centaines comme elle sollicite son aide ? On croit tout d'abord à une comédie, à un film parfait pour se détendre un dimanche en bonne compagnie, puis on se retrouve, cœur serré, à suivre minutes après minutes le drame qui lie ces deux personnages. Lui, complètement perdu et obsédé par son image, elle, fragile aux tendances mythomane, vont tout mettre en oeuvre pour se cacher des soupçons de la police qui tendent dangereusement vers la vérité. Par quelques pirouettes, Muriel arrive à désarmer ses accusateurs. Sandrine Kiberlain, que j'avais tendance à trouver effacée voire niaise dans certains de ses précédents rôles, dévoile un talent remarquable. Elle réussit à nous faire rire par des réponses impulsives orchestrées par le stress, qui ont l'avantage de l'ôter du costume de meurtrière. Une femme a priori simple à la vie bien rangée nous surprend par son aisance à dérouter les membres du commissariat.

    Parallèlement, nous suivons la vie sentimentale des deux agents de police qui interrogent et tourmentent Muriel, qui ne daigne donner les réponses qu'ils souhaiteraient entendre. Le drame prend petit à petit de l'ampleur dans leur vie, réduit leurs nuits, les irritent, et des erreurs sont commises. Nous percevons comment la vie privée d'un individu, qui représente l'objectivité par son serment avec la loi, peut interférer avec sa vie professionnelle et corrompre certaines pistes. L'homme n'est jamais omniscient, juste, et unique sujet dans une histoire. Ainsi, certains éléments perturbateurs, que nous n'aurions jamais prédit car le hasard n'est qu'un pourcentage théorique, mène cette enquête dans une tournure arrangeante. Mais ce qui ravit l'autre peut entacher l'avenir de quelqu'un. 

    Mes jambes lâches et mes bras détendus se sont raffermis d'un geste brusque à la vue de la deuxième scène, qui se déroule dans le domicile du chanteur. Comment pouvons-nous réagir face à un accident ? Certains prendront une voie tandis que d'autres suivront le chemin opposé, c'est aussi ce que raconte Elle l'adore : nous ne sommes pas le parfait reflet de ce que les autres, et particulièrement ceux qui nous mettent sur un pied d'estale, pensent de nous. Notre vie et son extrême banalité subrepticement rompue par un événement peut nous forcer à entrevoir certaines possibilités. Et ce sont ces directives qui définissent qui nous sommes. Notre idole peut-elle nous décevoir ? Si vous espéreriez rester passifs devant une comédie simplette, attendez-vous à être happés par un scénario aiguisé enveloppé d'un suspense justement pesé.

     

    Elle l'adore, date de sortie 24 septembre 2014

  • C'nd r

    Tort après tort, à trop rester près de toi, j'ai tort.

    Mes larmes ne te guériront pas.

    Je tisserai, dans les hauts murs de ce bâtiment froid,

    les minutes avec les minutes, les jours avec les jours

    pour te vêtir de nombreuses années.

    Lutter contre la saison des infortunés.

     

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