Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

TNG

  • L.I.R, l'expérience de lecture augmentée

    A l'ère où les nouvelles technologies explosent, la compagnie Haut et Court s'est demandée comment repenser le livre sans abandonner le support papier. 

    L.I.R_DSC2253-b©Nicolas Boudier.jpg

    De là est née L.I.R, Livre In Room, une étrange capsule aussi artistique que visionnaire. Installée dans le hall du Théâtre Nouvelle Génération, elle invite les fidèles comme les promeneurs du 9ème à explorer sa dynamique interne. Le concept ? Des lignes d'auteurs tels que Victor Hugo, Samuel Beckett, Nikolaï Gogol, ou d'écrivains pour jeune public, voyagent dans l'esprit d'un artiste qui l'habille de son et de lumière. Entre le court-métrage et la lecture ouverte, la singularité de cette expérience est telle que nous en sortons interloqués. Il n'y a ni satisfaction immédiate, ni empreinte flagrante. Nous sommes imprégnés de mots, qui ont une résonance particulière, qui nous touchent ou nous questionnent. Pourquoi l'artiste a-t-il choisit ce passage ? Que cherchait à transmettre l'auteur ? Qui sont ces gens, dont on entend le nom, ces lieux, que l'on imagine furtivement ?
     
    D'une création en découle une nouvelle, sans que l'une ou l'autre ne prenne le dessus. L.I.R est un vecteur humble de transmission, les mots étreignent notre imaginaire et nous donnent envie d'en découvrir davantage, de sentir le livre, le toucher et l'apprécier en dehors de cette bulle virtuelle. 

    L.I.R_DSC2227-b©Nicolas Boudier.jpg

    Cette première capsule marque le déclenchement d'un regard nouveau sur ce que nous avons délaissé ces dernières décennies. Elle est un moyen de ressusciter nos livres posés comme bibelots, de les rendre accessibles et d'autant plus immersifs. Oeuvre itinérante, L.I.R a pour projets de se propager durablement dans nos lieux de vie, et, courant 2017, de rendre l'expérience possible sur smartphone. 
  • Speak! au théâtre Les Ateliers

    speakspeak.jpg

    Aimons-nous un discours pour ce qu'il représente ou pour ce que nous inspire l'homme qui le clame ? Nous donne-t-il envie de croire en ce qu'il avance, ou nous incite-t-il à idéaliser un monde que l'on voudrait changé ? 

    L'art de la rhétorique est un pléonasme, car qui dit rhétorique dit "maîtrise de la parole", et choisir les bons mots dans les bonnes circonstances est un art complexe et limité. 

    Speak! pose un nouveau décors, minimaliste mais suffisant, sur ces discours politiques qui changèrent l'Histoire, dans ses heures de gloire comme dans ses ignominies. Une femme et un homme vont tour à tour chercher à nous convaincre, à nous persuader, affinant ainsi la limite entre l'affectif, le savoir, les croyances, les a priori. A chaque thème choisit, le public est invité à voter pour la femme ou pour l'homme, sur un discours repris mots à mots.

    Et si, même avec notre recul, notre culture, nous venions à voter pour Margaret Thatcher, Saddam Hussein ou Adolf Hitler ? Comment réagirions-nous si nous nous retrouvions à cautionner sans le vouloir le discours d'un tyran ? 

    Au delà de l'expérience et de la performance oratoire des deux comédiens, Speak! glisse, peut-être volontairement, dans les travers des clichés dont les médias nous abreuvent déjà : le politicien est un beau parleur, a le geste, le sourire pour corrompre et assujettir, même dans la plus saine des démocraties, un peuple qui en demandera toujours plus tant que la vérité n'y est pas. Tant que l'espoir est là.

    speak.jpg

    Que la pièce serve de morale, je n'en suis pas convaincue. Mais elle aurait éventuellement pu sortir des schémas manichéens du manitou grandiloquent et de la femme terrible et indomptée, presque par soucis d'équité. On interagit avec eux par le biais du vote, mais cela reste au final très linéaire : la femme parle, l'homme parle, le vote, les résultats, les mimiques de satisfaction du gagnant, et round suivant. Et si un second message s'était drapé de facilité ? Sanja Mitrovic, metteur en scène, aurait-elle consciemment adopté les mêmes rituels de la politique, misogyne, accusatrice, rendue simplette pour conforté le grand public qu'il peut s'y retrouver dans un domaine qui exige de grandes connaissances ? Les discours évoluent mais l'idée qui semblait novatrice creuse le sillon de l'ennui au fur et à mesure des scénettes. Qui s'enchaînent. Huit fois. 

    Speak! maîtrise son sujet, mise sur des comédiens charismatiques, mais reste encore trop pudique sur ce qu'il veut amener. La femme et l'homme ne communiquent finalement aucune chaleur, se parant uniquement des personnalités et des mots extérieurs à eux. Un sentiment d'attente qui mute en déception une fois la pièce terminée.

    A voir pour la prose, sur-titrée car les discours sont en anglais, étudiée et pensée par des hommes de lettres avant d'arriver aux bouches des sauveurs ou des bourreaux. 

     

    Speak! Octobre 2015

  • Acrobates au Théâtre Nouvelle Génération

    Etre acrobate, ce n'est pas seulement bouger, danser, c'est un façon de penser. 

    Dans ce spectacle de danse contemporaine, l'histoire de ses interprètes se met au service d'un art maîtrisé à la seconde. Alliant sensibilité des corps et des expressions, les artistes dansent pour communiquer les différentes phases de la vie d'un homme et d'un ami après le drame. 

     

    acrob.jpg

     

    Ensemble. Lorsque tout va bien. La projection de vidéos d'archives sur les tapis devenus écrans de projection créée une atmosphère intimiste. De simples spectateurs nous devenons collègues, danseurs, le temps d'un spectacle, nous nous sentons acrobates car nous sommes invités à le devenir.

    La chute. ou bien la mort. Elle rode à chaque entraînements, à chaque faux pas. "Je peux pas" sont les mots qui résonnent entre les bruits secs du danseur qui se cogne contre les tapis. Il danse mais se fait tomber. Il n'arrive plus à se relever alors qu'il excelle toujours autant dans son art. Le talent ne suffit plus. L'acrobate n'est plus lorsqu'il est seul, lorsqu'il n'a plus son porteur, son voltigeur, ou son mentor. 

    L'interdépendance, pour pouvoir avancer. Prendre soin l'un de l'autre, le regarder, lui sourire. Acrobates est une réponse à ceux qui se perdent dans les drames de la vie. Il faut sans cesse se relever, compter sur l'autre, sur ceux qui restent, autant que l'on aimerait que l'on compte sur nous. C'est une ode à la vie en réponse à la mort. On né acrobate peut-être même sans le savoir, on s'articule dès la naissance jusqu'à se contenter d'un immobilisme cuisant, parce que plus le temps, parce que plus l'envie. 

    Acrobates ouvre la saison 2016 du Théâtre Nouvelle Génération en même temps qu'il ferme la page de leur histoire, après deux cents représentations.