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Technologie

  • Phallaina, l'application mobile devient oeuvre

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    Audrey est une jeune femme pleine de charme et de timidité plongée dans des vertiges marins. Depuis son plus jeune âge, elle est sujet à des crises, dans lesquelles elle s'imagine baignant entre d'immenses baleines blanches. On la déclare épileptique. Rêve ou souvenirs d'antan, le doute nous prend jusqu'aux derniers chapitres. Audrey aurait-elle vécue une histoire semblable aux légendes que l'on raconte sur les Phallainas, ces mi-hommes mi-baleines ? La dessinatrice pense un monde ancré dans la réalité d'aujourd'hui parsemé d'images floues, comme pour nous déstabiliser autant que l'est son personnage principal. On vacille, tangue entre les mystères et ses parcelles de résolutions. 

    La mythologie est une empreinte forte de la bande dessinée numérique, qui nous divertit autant qu'elle nous fascine. Les Phallainas, qui piègent l’héroïne dans un continuel rêve éveillé, sont l'emblème des dieux mythologiques, à qui maintes catastrophes arrivèrent. Ils seraient à l'origine de notre condition d'homme, de nos fardeaux et de notre environnement, comme ils le sont pour Audrey. 

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    Les caractères de chaque personnage secondaire tiennent également un rôle essentiel dans le développement d'Audrey. Ils se déploient, ouvrent de nouvelles intrigues, font fléchir l’héroïne, la font réfléchir, la teste, la cajole. Nous avons tout d'un décor parfaitement positionné : l'amoureux à l'étranger, l'amie enceinte, une collègue farouche et un autre effacé, des parents absents et une vie bien rangée. Nous nous sentons si bien qu'Audrey pourrait être notre voisine de pallier, proche, accessible, mais secrète. 

    Son personnage est par ailleurs extrêmement fin. Il mime délicatement l’incompréhension dans une vie d'adulte à travers un corps frêle d'adolescente encore perdue dans ses choix. Est-ce que je peux pardonner à celui que j'aime d'être resté aussi loin de son pays ? Dois-je souhaiter le bonheur des autres avant le mien, quitte à être malheureuse ? Dois-je accepter tout ce que l'on me recommande alors qu'on ne sait pas ce qu'il se passe réellement dans ces fictions imaginées, ou reproduites, par mon cerveau ? Audrey se forge et mûrit au fil des doigts que l'on glisse sur l'écran. On se hâte rapidement de découvrir la force de caractère et ses prises de décisions concernant sa santé, ses proches, sa vie future.

     

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    Cet univers immersif emplit de décors en noir et blanc, c'est la proposition osée de Marietta Ren. En utilisant conjointement d'autres dispositifs, comme le son et la 2D mouvante, elle invente un art entre l'animation et la bande-dessinée. Une expérience et une histoire à découvrir.

     

    Application : Phallaina, pour Iphone et Android.   

  • L'art et la machine au Musée des Confluences

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    On peut naître art et devenir machine. Être conçu machinalement et devenir des artistes. On a l'art d’apparaître au bon moment ou on industrialise les envies d'arts de nos parents. L'art, depuis la révolution industrielle, n'a cessé d'évoluer, a fasciné les époques comme ses maîtres de pensées. Les domaines du cinéma, de l'invention, de la peinture, de l'architecture, sont d'autant plus de réceptacles qui ont grandi et raviver cet amour étrange que l'on voue à la machine. 

    Le musée des Confluences rassemble près de 200 œuvres issues de 70 musées européens et nous invite à découvrir l machine dans ses heures de gloires et à ses courants délétères. 

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    Qu'est-il resté de l'art et de la machine ? Sommes-nous toujours fascinés ? Ou la tendance du dégout s'installe-elle dans nos croyances d'hommes aliénés et réduits ? Ce qu'il en ressort de cette exposition est que la machine intrigue, et donc pousse à la création, pour presque contrer l'inconnu en se l'appropriant. Elle irrite notre quotidien mais anime nos grands écrans, même lorsqu'elle prend des airs apocalyptiques (Matrix, I Robot...) ou que l'homme ironise son omniprésence (Charlie  Chaplin dans Les temps modernes). 
     
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    Deux visites espacées de deux mois m'auront été nécessaires pour me rendre réellement compte de la puissance de l'exposition. Ce que l'on peut appréhender comme un "assemblage sans âme" se reconsidère lorsque l'on découvre les ateliers, les œuvres mobiles, les conférences sur des thèmes bien précis, qui participent à l'exposition qui se déroule sur trois mois. L'art et la machine fait briller un musée qui jusque là ne m'avait pas convaincu. Beau mais creux, intéressant mais pompeux, rempli mais confus. 
    L'art et la machine répond enfin à un contemporain qui s'apprécie : là où les questions se posent sur notre présent et notre devenir, quand l'homme s’intéresse au construit, à la tradition, et essaye de s'en éloigner intelligemment. Et c'est dans le paradoxe de la fascination et de la haine que le corps de l'exposition se créé. On se promène donc entre les maquettes de De Vinci, aux prémices de l'aviation, et les sculptures futuristes de l'artiste Nam June Paik, puis on redécouvre la vague moderne de Duchamp et de son urinoir interprété par des artistes asiatiques. La machine convint donc les cultures, s'approprie les arts, qui la déteste (Souvenons-nous d'Erro au MAC en 2014) ou l'idéalise. Le point négatif de cette exposition serait dans la selection assez importante d’œuvres qui nous offrent peu de pistes d'interprétations, n'enlevant rien à leur beauté ou à leur graphisme, mais faisant davantage étale d'une pensée unique ou pour se dire que tel artiste était présent dans les murs des confluences. Egalement dans le choix, arbitraire ou non, de ne pas parler de la guerre, de la mort, de la maladie, de tout thèmes tabous et difficiles pourtant liés à la machine, par l'arme ou par le fil qui relie le malade au branchement de son soigneur. 
     
    La machine et l'art, l'art et la machine... Qu'importent les motivations qui poussent l'artiste à la création, l'objet mécanique ne cesse d'interagir avec l'art et tout deux se querellent pour innover avant l'autre. Quoi de mieux pour faire évoluer la société ? 
     
    L'art et la machine - Jusqu'au 24 janvier 2016
  • L.I.R, l'expérience de lecture augmentée

    A l'ère où les nouvelles technologies explosent, la compagnie Haut et Court s'est demandée comment repenser le livre sans abandonner le support papier. 

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    De là est née L.I.R, Livre In Room, une étrange capsule aussi artistique que visionnaire. Installée dans le hall du Théâtre Nouvelle Génération, elle invite les fidèles comme les promeneurs du 9ème à explorer sa dynamique interne. Le concept ? Des lignes d'auteurs tels que Victor Hugo, Samuel Beckett, Nikolaï Gogol, ou d'écrivains pour jeune public, voyagent dans l'esprit d'un artiste qui l'habille de son et de lumière. Entre le court-métrage et la lecture ouverte, la singularité de cette expérience est telle que nous en sortons interloqués. Il n'y a ni satisfaction immédiate, ni empreinte flagrante. Nous sommes imprégnés de mots, qui ont une résonance particulière, qui nous touchent ou nous questionnent. Pourquoi l'artiste a-t-il choisit ce passage ? Que cherchait à transmettre l'auteur ? Qui sont ces gens, dont on entend le nom, ces lieux, que l'on imagine furtivement ?
     
    D'une création en découle une nouvelle, sans que l'une ou l'autre ne prenne le dessus. L.I.R est un vecteur humble de transmission, les mots étreignent notre imaginaire et nous donnent envie d'en découvrir davantage, de sentir le livre, le toucher et l'apprécier en dehors de cette bulle virtuelle. 

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    Cette première capsule marque le déclenchement d'un regard nouveau sur ce que nous avons délaissé ces dernières décennies. Elle est un moyen de ressusciter nos livres posés comme bibelots, de les rendre accessibles et d'autant plus immersifs. Oeuvre itinérante, L.I.R a pour projets de se propager durablement dans nos lieux de vie, et, courant 2017, de rendre l'expérience possible sur smartphone.