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Livre

  • L.I.R, l'expérience de lecture augmentée

    A l'ère où les nouvelles technologies explosent, la compagnie Haut et Court s'est demandée comment repenser le livre sans abandonner le support papier. 

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    De là est née L.I.R, Livre In Room, une étrange capsule aussi artistique que visionnaire. Installée dans le hall du Théâtre Nouvelle Génération, elle invite les fidèles comme les promeneurs du 9ème à explorer sa dynamique interne. Le concept ? Des lignes d'auteurs tels que Victor Hugo, Samuel Beckett, Nikolaï Gogol, ou d'écrivains pour jeune public, voyagent dans l'esprit d'un artiste qui l'habille de son et de lumière. Entre le court-métrage et la lecture ouverte, la singularité de cette expérience est telle que nous en sortons interloqués. Il n'y a ni satisfaction immédiate, ni empreinte flagrante. Nous sommes imprégnés de mots, qui ont une résonance particulière, qui nous touchent ou nous questionnent. Pourquoi l'artiste a-t-il choisit ce passage ? Que cherchait à transmettre l'auteur ? Qui sont ces gens, dont on entend le nom, ces lieux, que l'on imagine furtivement ?
     
    D'une création en découle une nouvelle, sans que l'une ou l'autre ne prenne le dessus. L.I.R est un vecteur humble de transmission, les mots étreignent notre imaginaire et nous donnent envie d'en découvrir davantage, de sentir le livre, le toucher et l'apprécier en dehors de cette bulle virtuelle. 

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    Cette première capsule marque le déclenchement d'un regard nouveau sur ce que nous avons délaissé ces dernières décennies. Elle est un moyen de ressusciter nos livres posés comme bibelots, de les rendre accessibles et d'autant plus immersifs. Oeuvre itinérante, L.I.R a pour projets de se propager durablement dans nos lieux de vie, et, courant 2017, de rendre l'expérience possible sur smartphone. 
  • Lolita, Lumière de ma vie, feu de mes reins

    Lolita, Vladimir Nabokov

     

    Autre livre de l'été pour un tout autre genre.

    lolita.jpgLectrice avertie par l’éventuelle gène que ce livre pourrait occasionner, je me suis tout de même adonnée à la lecture du best seller du romancier russe. En effet, la quatrième de couverture est explicite : ces 500 pages qu'effleurent vos doigts propres et innocents ne sont pas moins que le récit de l'union incestueuse d'une jeune fille de 12 ans et de son beau père. Le roman se parcourt du point de vue interne, dans la peau d'Humbert, quadragénaire dont les traits anguleux et le regard noir ont un effet d'attraction quasi immédiate sur la gente féminine. Mais à part quelques relations insignifiantes qui n'ont qu'unique but de combler dans l'instant un manque affectif et relationnel cuisant, l’auteur est habité par un vice redoutable : une passion exacerbée pour celles qu'il appelle les nymphettes, ces jeunes filles encore marquées par l'enfance et à l'aube de leur féminité. Les préadolescentes de notre époque. Sa vie est donc en apparence tout a fait saine, car son vice n'est pas l'objet d'acte érotique sinon de brèves pensées au fil de ses journées.

    Jusqu'au jour où il rencontre Dolorès, intimement rebaptisée Lolita, jeune brunette fougueuse à la personnalité bien trempée. Il épouse donc sa mère qu'il conquiert aisément, lui permettant ainsi de vivre un amour interdit avec sa dulcinée. Si l'on se réfère au portrait bien plus aguicheur de Lolita que le cinéaste Stanley Kubrick met en scène en 1962, elle serait l'élément déclencheur de ce passage à l'acte, du dépassement de la frontière entre pensées et action. Mais il en résulte quelque chose de bien plus complexe. Une rencontre entre deux âmes solitaires totalement vidées par leur vie, entre un homme qui n'a jamais pu aimer et une jeune fille prisonnière de la cage dorée moralisatrice et restrictive de la haute société. Plus qu'une histoire faite d'expérience nouvelle, cette relation va devenir le bol d'oxygène qu'ils attendaient tous les deux. Le sentiment d'un drame imminent est alimenté par la succession des événements qui s'en suivront.

    Le roman, porté par une beauté de la syntaxe et un suspense retentissant, évite la perversion et le jugement. Cette écriture, qui rompt avec les tabous sociaux, humanise presque un narrateur qui tente de noyer sa culpabilité par des repentances adressées aux jurés de son subconscient. Lolita est un récit passionnant et puissant, à lire d'une traite et sans attendre.

  • Il se nommait Santiago

     L'Alchimiste, Paulo Coelho

    alchimiste-paulo-coelho.jpgCe conte philosophique met en scène l'aventure atypique d'un jeune berger espagnol, désireux de se découvrir en tant qu'homme suite à la répétition d'un rêve étrange. L'Alchimie, medium entre les événements et leur provenance, va guider le jeune homme dans une quête personnelle, et qui plus est de la vérité. Et si le monde décelait un secret qui consistait à répéter les causes et effets de l'Histoire orchestrée par une seule et unique Main ? La naïveté du jeune homme va l’entraîner dans des péripéties dont il réussira à en sortir indemne par cet objectif fixe : se rendre aux pieds des pyramides d’Égypte, où l'attend un trésor dune valeur inestimable. Il en est convaincu, car une voyante et un Roi lui ont parlé de ce même rêve qui l'habite depuis plusieurs nuits. A la manière d'un Candide des temps modernes, le jeune homme évolue à cause, ou grâce, à la cupidité, l'opportunisme, la différence culturelle des hommes qui croisent son chemin. Il aura également un rôle d'initiateur envers certaines de ses rencontres. Chaque protagoniste, chaque situation, chaque lieu, interfère avec cette science universelle qu'est l'Alchimie.

    La croyance est au cœur de ce roman : croire en l´Homme et à son Langage Universel qui transcende les frontières, croire en un Etre Supérieur comme unique auteur de l'Histoire et de l'histoire du monde, croire en l'Alchimie qui permettrait à tout être humain de réaliser son Grand Oeuvre, c'est a dire du surpasser le dessein de sa venue sur terre. Car plus que la sempiternelle recherche de la recette qui transformera le plomb en or, l'Alchimie se révèle être un langage voué à l'universalité, à l'interdépendance entre la nature et l'homme.

    Lors de son voyage, le jeune homme va travailler avec un marchand de cristaux musulman. Si ce dernier met tant de cœur a l'ouvrage dans son travail, c'est parce qu'il a l'ambition de récolter un jour l'argent nécessaire pour se rendre à la Mecque, et ainsi accomplir son devoir. Grâce à l'ingéniosité du jeune homme, la boutique de cristaux obtient un second souffle et le profit est tel que le vieil homme a désormais la possibilité de se rendre dans ce lieu sacré. Mais il ne songe plus à y aller. Nous tenons là une des morales fortes de ce roman : nous nous persuadons toute notre vie que nos efforts ne sont pas vains, qu'un objectif est nécessaire pour ne pas devenir aliéné par une succession de tâches éprouvantes physiquement et moralement. Mais ce n'est qu'une fois arrivé au terme de notre mission sur terre que l'on se rend compte que nous ne prêtons plus attention à ce que nous désirions tant. C'est pour cela qu'à travers les écrits de Paulo Coehlo, nous obtenons peut être les bases d'une vie heureuse : vivre dans le présent et ne rien attendre de la vie, car l'attente est vouée à la déception, tandis que le présent est entre nos mains.

    Ce livre souligne de nombreuses questions auxquelles, philosophes ou non, nous sommes amenés à nous poser : suis-je satisfait de ma vie ? Est-ce que je fais ce pour quoi je suis destiné ? Ais-je fait les bons choix ? Pourrais-je un jour m'accomplir, faisant échos au but ultime de la pyramide de Maslow ? Entre mon destin et l'Amour, quel est le plus apte à me rendre heureux ?

    L´histoire de ce jeune homme alimente par ailleurs notre curiosité : qu'y aura-t-il au pied des pyramides ?

    C'est en vous plongeant dans l'oeuvre de Paulo Coehlo que vous découvrirez les réponses à ces questions.