Oublié des grands écrans et passé aux travers de l’encensement médiatique qu'il aurait mérité, I Origins est une histoire peu commune, qui danse entre deux mondes. Un jeune scientifique doué rencontre une femme à l'esprit candide, flottant entre la croyance et les superstitions. Entre rationalité et abstraction, le réalisateur cerne la magie qui habite les deux personnages, dans leur différence la plus totale mais à l'alchimie absolue.
Et dans cette histoire, une découverte scientifique se réalise enfin : les yeux pourrait être le reflet de notre âme. Est-ce du réel ou de la fiction ? Peut-on réellement habiter le corps d'une personne mais posséder les yeux d'une autre ?
Mike Cahill nous touche par ces deux êtres, liés par l'instinct et la bulle précieuse de leur attachement soudain, suscitant parfois le rejet de leurs convictions respectives. Le cinéaste s'accorde à penser que chaque homme laisse une trace, matérielle - par la recherche, en outre - ou spirituelle - par une empreinte idéologique forte -. Ses deux personnages symbolisent ainsi la quête de l'immortalité et l'intérêt de leur présence sur terre, dans cette ville, ici même.
Doux et entraînant, I Origins explore la romance et la science et cède à l'un et à l'autre le pouvoir de s'entrecroiser : tout n'est pas logique et tout n'est pas perception. Le film livre une ascendance émotionnelle mêlant nostalgie, mélancolie et réjouissances.
I Origins, film de Mike Cahill, septembre 2014