Après la mort de son frère Nathan, Alice se rend au Japon où ce dernier projetait d'y vivre. En annonçant son décès à sa petite amie japonaise, Alice apprend l’existence d'un homme qui lui aurait sauvé la vie, habitant et surveillant les hautes falaises du littoral, connues par les âmes en peine.
Le cœur régulier est un film particulier. Il n'est pas un spécimen dans sa technique, ni dans son genre, mais plutôt dans le choix d’une maîtrise émotionnelle ascendante qui nous dépasse. Le long-métrage se traverse entre mutisme et esthétisme, silence et méditation, repos de l'esprit et découvertes.
Nous suivons pas à pas le deuil d'Alice et sa reconstruction en tant que femme éteinte par la vie. La rencontre avec ce vieil homme, aux allures de sage ébréché, donne à la vie d'Alice de nouvelles couleurs et de nouvelles envies. Nous nous échappons avec elle, nous prenons cette heure trente comme elle prend ces quelques jours, ou semaines, pour s'arrêter. Inspirer. Expirer. Réfléchir. Nous buvons les décors comme des cartes postales en mouvance et imprégnons chaque image dans un espace personnel de recueillement.
La réalisatrice nous livre un flot pur d'émotions : un silence qui nous touche et une sincérité de l'âme qui colle à la peau d'Isabelle Carré.
Le cœur régulier, mars 2016