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  • Exposition à L'Espace Dalì - Paris

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    L'Espace Dalì a sélectionné les œuvres de l'artiste et de 22 contemporains qui ont suivi ses traces pour nous immiscer dans son univers fantasque et irréel. Sa toile devient la rue le temps de quelques tableaux, qui s'amusent à déjouer les codes et la tradition. Nous pénétrons dans une partie du cerveau de ce génie si impénétrable, tant pour lui-même que pour ses adeptes, avec des mises en scènes faussement enfantines qui pourraient sortir de vieux contes pour enfants - soit dit en passant généralement plus destinés aux adultes qu'à leurs chérubins -. En voyant défiler les œuvres de l'artiste, aussi riches et variées soient elles dans le style et le support, la création semble puiser dans la religion et tout le mythe qu'il s'est bâti autour d'elle depuis des siècles. Elle imprègne, de manière subliminale ou sublimée, ses peintures comme ses sculptures. La mort, la justice, Dieu, la science, la faune et la flore, Dalì peint les piliers de l'équilibre terrestre en juxtaposant des mondes qui s' entrechoqueraient dans la vie de tous les jours, comme les constructions humaines et les animaux nobles et rares. Est-ce sa manière à lui de nous dire que la paix est possible puisqu'elle peut être imaginée ?

    Mais ce serait taire une vision assez négative de son parcours, que l'on retrouve dans Apocalypse 2 à propos de la maladie du contemporain et apprécié Keith Haring. Dalì semble travailler sur des jets de peintures qui laissent ensuite libre cours à ses idées. Cela rappelle les méthodes des psychanalystes avec le test de Rorschach. Il n'y a donc pas de réponses au monde, mais des multitudes de questions. L'artiste semble se chercher dans ses œuvres, et grâce à ses œuvres. Il y cache en effet sa peur de tout ce qui semble dépasser l'homme, comme l'inconscient, la maladie ou la religion. Ses interprétations personnelles sur la foi semblent nous montrer que l'ordre n'est en réalité qu'un symbole.

    Le surréaliste se plait à se représenter dans ses œuvres, il ne tire pas les ficelles de ses créations mais ce sont ses créations, et donc son inconscient, qui ont le contrôle sur lui. Il s'attache aux entrailles des personnalités célèbres plutôt qu'au domaine qu'elles symbolisent, il découpe et reconstruit à sa manière Freud, Newton, Rabelais et revisite ainsi la philosophie, la science, la littérature. Les travaux exposés participent à la place qu'occupe Dalì dans l'Histoire.

     

    Entretien avec Eric de THEVENARD, galeriste de l'Espace Dalì

     

    Qu'est ce que Dalì et particulièrement son art évoquent pour vous ?

    Le surréalisme est un art que je trouve poétique car il est essentiellement basé sur le rêve. C'est un mouvement international dont l'expression est diverse : on le retrouve au cinéma, dans les bijoux, dans le mobilier... Dali est un artiste particulièrement riche qui a réalisé environ 50 000 œuvres. Il est en réalité un surréaliste qui empreinte aux classiques par ses techniques de peinture. Son œuvre est, dans sa globalité, passionnante et expérimentale.

     

    Les œuvres de Dalì laissent-elles véritablement place à l'improvisation ou y a t-il des pensées derrières qui se confirment dans ses traits ?

    L'artiste travaille sur les deux, mais se plait surtout à laisser libre cours au hasard, comme lorsqu'il projette de la peinture sur la toile ou sur la pierre lithographique et continue,  à partir du jet projeté, à dessiner de manière plus méticuleuse afin que l'image prenne sens. Il avait pour habitude de peindre la dernière vision de son rêve pour contrer la raison qui, pour lui, est un frein à la création. Il faisait même des siestes avec une cuillère à la main et quand celle ci tombait, elle émettait un bruit qui le réveillait brusquement et il peignait alors le rêve dont il était encore imprégné. 

     

    Pensez-vous que la période assez permissive des années 60-70 a joué sur ses oeuvres ?

    Certainement, cette période est une période abondante de créations multiples. C'est une récréation pour Dalì qui s'amuse avec tous les supports et notamment la gravure sous toutes ses formes. Je vous rappelle qu'il crée des oeuvres à l'époque en tirant à l'aide d'une arquebuse contenant une cartouche d'encre sur une pierre lithographique afin de travailler sur l'impact ainsi obtenu pour commencer sa lithographie. Ce dernier medium est d'ailleurs aussi une manière pour lui de diversifier ses publics, car la gravure est moins chère qu'une peinture.

     

    "Dalì fait le mur" jusqu'au 15 mars 2015 Espace Dalì - Paris

  • Une merveilleuse histoire du temps

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    Une merveilleuse histoire du temps, c'est le genre de film que l'on arrive difficilement à analyser tant l'émotion est intense et se ressent surtout face à l'écran. Il laisse sur son spectateur une marque assez bouleversante d'une aventure simple mais atypique, loin mais proche de nous, et qui illustre le combat impressionnant d'un scientifique de renom. Loin de toute approche scientifique dans laquelle le film aurait pu s'aventurer, Une merveilleuse histoire du temps se révèle être une histoire d'amour dramatiquement touchante.

    Le combat, c'est un peu le sujet principal de ce film, qui fait évoluer ses personnages, la douce Felicity Jones et l'épatant Eddie Reydman, vers une lutte commune au début, plus personnelle par la suite. Ce qui étonne d'autant plus est l'énergie avec laquelle Stephen Hawking mènera cette traversée du désert, qui fait s'écrouler son monde au fur et à mesure que la maladie s'installe. Puis le film tire un second tiroir, et s'inscrit davantage dans le drame que dans le simple biopic. Le souffrant n'est plus uniquement celui qui siège sur un fauteuil roulant. Comment continuer à aimer celui avec qui nous n'arrivons plus a communiquer ? Comment vivre dans le non dit puisqu'il n'y a désormais plus qu'à attendre et constater le fléau de la maladie empiéter dans notre vie de couple ? Ce duo de combattants va tout simplement sublimer les deux acteurs qui, tours à tours, font grandir la boule dans notre ventre. 

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    La maladie, une fatalité ?

    Étrangement et contre les pronostics des médecins, Stephen Hawking va survivre. Plus que cela, il va admirablement vivre. Le film nous insuffle une dose d'énergie positive : l'optimisme n'a d'égal aux misères qui peuvent nous arriver. Le sens de l'humour du scientifique devient son arme principale face à la pitié et aux remarques de sa femme plus aide soignante qu'amante. La maladie n'affecte pas toujours le plus la personne qui en souffre, et l'honnêteté devient alors la meilleure façon de communiquer et de regarder en face la maladie, sans que nous n'ayons à enjoliver nos phrases ou à nous cacher sous les couvertures de la gène. Tandis que les personnages qui n'ont jamais eu le courage de poser cartes sur table sur leurs sentiments pourrissent de l'intérieur. Tant qu'il y a de la vie, il doit y avoir de l'espoir, pour Stephen, comme pour chacun de ses proches. La révolte adolescente va laisser place à l'acceptation, gage de maturité et d'évolution dans ses travaux et dans sa vie personnelle. Mieux, cette acceptation va être la source de nouveaux défis, comme l'écriture d'un roman. Puisqu'il n'y a pas d'opérations possibles, Stephen va redoubler d'efforts pour faire entendre ses pensées, même si celles-ci se matérialisent sur un ordinateur et s'entendent par une voix robotisée.

    Une merveilleuse histoire au delà de celle du temps.

     

    février 2015

  • Bulle d'ondes

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    22h46. 

    Assise autour d'une table avec des gens que je connais, d'autres que je vais connaitre. La musique réunit les âmes dans une vie où la folie tente d'enterrer l'extase. Je trouve alors, par la culture de mon passé, par le mélange de nos différences, une nouvelle facette de mon existence. Celle où je ne serai plus jamais piégée, car ils ont débloqué quelque chose d'extraordinaire : si vous ne vous soumettez pas à ce qu'on vous jette tous les jours au visage en bons suiveurs du mouvement, vous aurez non pas la satisfaction d'être en dehors des rangs, mais celle de pouvoir librement se proclamer heureux. Partager, c'est vivre. Danser, c'est communiquer. Petite je me demandais comment on pouvait, dans un espace clos, être en communion. Maintenant je comprends. Puisqu'on danse, on parle, par nos gestes, nos sourires, apprendre à regarder non plus pour juger mais pour découvrir l'autre. Ils marqueront ma vie d'adulte comme ils ont marqué ma jeunesse. 

    Je leur dis merci, si ce n'est par les mots, par le son qui nous rassemble.

     

    "La Vierge" d'Ayako David Kawauchi