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Théâtre de la Croix Rousse

  • Variations citoyennes au Théâtre de la Croix-Rousse

     

    Pour ce début de mois de juin le théâtre de la Croix-Rousse lance les variations citoyennes, chaleureux melting pot culturel. Le public est invité à entrer directement sur le plateau, face à ceux qu'ils incarnent normalement, et à fabriquer ensemble un spectacle. Le théâtre s'enrichit par de nombreux partenariats musicaux, forts de la saison 2016-2017. Entre rock alternatif et musique du monde, la musique décuplera l'expression de chacun de ces visiteurs.

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    Le thème ? Les droits de l'Homme. Le projet, subventionné entre autres par la région, le quartier de la Croix-Rousses et divers mécènes, nous prouve que les moyens du théâtre ne diminuent pas malgré la conjoncture actuelle. C'est donc toute une équipe interne et des partenaires enchantés qui ont pu mettre à profit leur volonté de transmission culturelle et d'équité. Les prochains thèmes s'orienteront vers les français du futur. 

     

    Événement juin 2016

  • En attendant Godot, au Théâtre de la Croix Rousse

    Deux hommes dans un désert attendent Godot. Est-il seulement réel ? On ne le sait pas. On ne le saura jamais. Mais les deux hommes sont là, Vladimir et Estragon, dans un désert, et attendent. Cette boucle qui pourrait sembler infernale se rythme et se séquence au gré des couleurs et des actions des personnages. Les heures passent et la folie guette, les envies suicidaires bourdonnent et la lucidité les réoriente vers leur ultime but : retrouver Godot.

     
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    Le metteur en scène Laurent Fréchuret choisit avec soin l'emplacement des personnages pour souligner ses ambiances, s'amuse des effets de scène et construit un décor sobre mais épique. Si les figures que l'on croise au cours de la pièce semblent réelles, le sont-elles pour autant ? Une folie ambiante rode et pique les discours pointus des personnages qui sembleraient philosophes une minute et désaxés celle d'après. Il n'y a paradoxalement pas de notion de temps dans En attendant Godot, on sait qu'il passe, mais Estragon et Vladimir le suspende, nous enivre, dans le fait qu'il n'y ait pas d'ascendance dans leur folie, ils invitent la raison comme choisissent de la défier :
    "Ceci devient vraiment insignifiant...
    - Pas encore assez !"
     
    L'oeuvre de Samuel Beckett a été retravaillé dans une langue respectueuse mais éminemment actuelle. C'est dans les détails que Laurent Fréchuret signe la pièce d'une plume humoristique, dans les regards, les interactions ponctuelles avec le public, la scène ouverte avec un personnage qui descends les escaliers de l'Orchestre à vitesse grand V, pour les remonter avec la même énergie. Et c'est un peu le maître mot d'En attendant Godot, qui pourrait se tuer par des longueurs. 
    C'est dans ce décors grattant les espaces infinis et une époque qui pourrait être la notre, avec une constance existentielle et politique, qu'èrent les deux âmes, aux discours tantôt dramatiques tantôt simplets. Les personnalités, que ce soit celles d'Estragon et de Vladimir ou de leurs compagnons d'infortunes Lucky et Pozzo, s'interfèrent et les rend tous vulnérables face à leur condition.
    Y aura-t-il alors un nouveau jour à attendre ? Et qu'est ce qui les occupera, en attendant Godot ? 
     
    En attendant Godot, Théâtre de la Croix Rousse, jusqu'au 30 janvier 2016
     
     
  • Le Festival Sens Interdits est lancé !

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    15 théâtres lyonnais ouvrent leurs portes pour accueillir ce festival citoyen international qui se déroulera du 20 au 28 octobre 2015. 

    Théâtres, partenaires et artistes aux origines diverses (venus de Pologne, d'Allemagne, du Chili, du Rwenda...), vont s'associer durant ces huit jours pour servir la cause et apporter un regard, peut-être même une modeste réponse à ces problèmes communs. Sens Interdits, c'est aussi un moyen de dire "arrêtez-vous, vous allez vous confronter à des thèmes que vous ne voulez pas approfondir, à des propos que vous ne voulez pas entendre : la mort, l'immigration, l'exclusion, la place de la femme. Il est ainsi en parfait résonance avec l'actualité. Sens Interdits enrichit et traite par cet art qu'est le théâtre pour mieux expliquer ce monde et tenter de nous apporter une ouverture spirituelle face aux idées concrètes et établies.
    Aucun tabou, aucune gène, des titres forts pour mieux cogner à nos oreilles, le festival s'autorise des dialogues cinglants et des réalités sans fioritures pour mieux impacter son spectateur. En effet, on ne peut détourner la triste réalité de ces 5 millions de suicides chaque année, des chiffres accablants du génocide rwandais, tant pour exprimer le nombre de morts que celui des meurtriers. Pour ce faire, certains artistes vont même pousser l'horreur à une réalité du XXI siècle en s'amusant à manipuler l'opinion de leur public : et si, en 2015, avec nos savoirs et notre recul politique, avec nos appréciations morales et sociétales, nous pouvions voter pour le discours d'Hitler, parfumé au gout du jour  ? 
    Parmi les pièces coup de cœur - sélection subjective et non exhaustive - Ceux que j'ai rencontré ne m'ont peut-être pas vu, au Théâtre de la Croix-Rousse, à voir pour comprendre l'immigration dans un monde où les généreux ne sont pas nécessairement des généreux efficaces, qui changent les choses. Hate Radio, aux Célestins, qui dénonce la barbarie et la haine quotidienne, jusqu'où nous sommes capables d'aller avec un lien fort avec l'actualité (Daesh, notammen). L'Accès, aux Célestins également, pour aborder l'exclusion et le rejet d'une plume forte, bouleversante et dérangeante. Et Dreamspell, à l'ENSATT, qui reproduit sur plateau une salle de classe en se questionnant sur ce qui fait l'individualité d'un élève, et plus largement d'un citoyen. 
    Les histoires de ces familles, de ces personnages atypiques,vont donc s'entremêler à la grande Histoire de notre civilisation. On évoque donc aussi les mémoires, et comment elles contribuent au devenir de la société. Ces pays d'un même monde meurtris à un moment donné de l'Histoire ouvrent leur cœur et leur voix pour nous offrir un festival singulier, disparate et un brassage des cultures.
    Un rendez-vous lyonnais et un rendez-vous avec le monde à ne pas manquer. 
     
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