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Pour le dire - Page 37

  • Un marché singulier

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    Ah, le marché de La Mode Vintage... Le rendez-vous culte des amateurs de mode comme on l'eut jadis dessiné. Cette toute nouvelle saison nous a offert pour la première fois une collection hivernale, contrairement aux saisons précédentes qui se tenaient en mai/juin. A l'intérieur de ces murs de ferrailles, nous remontons quelques décennies en arrière. Nous vaquons de rayons en rayons, côtoyant la laine, le cuir d'époque et le jean délavé. C'est une ambiance unique, que l'organisation du marché s'accorde à entretenir à chaque édition par le biais de chorales, de divers concours et de décors bien pensés. L'odeur des affaires vieillissantes se marie avec celle des parfums d'antan qui, par un brin de nostalgie, s'attardent encore sur le tissu de leur ancien propriétaire. Et lorsque l'on s'improvise explorateur du jour, le prix de l'entrée - cinq euros, ce qui peut être un frein pour un marché - est d'emblée atténué par les occasions qui affluent sur place. C'est une cure de bonnes affaires et de ravissement pour les mirettes, à consommer avec modération sous peine d'overdose de motifs en tout genre.

    Outre l'aspect simplement économique, c'est une visite culturelle lyonnaise semblable à une pièce de théâtre dans laquelle s'organiserait un défilé de personnalités, d'artistes dont les costumes jouissent d'une originalité que tout metteur en scène s'arracherait.

     

    Je te dis à la saison prochaine.

  • Everest au Théâtre Nouvelle Génération

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    Sous des allures de conte enfantin, Everest est une véritable réflexion sur la vie quotidienne. Du mari qui trouve en ses sorties une échappatoire à la pression que lui confère son statut, à la mère, dont les problèmes refoulés la font devenir volage, en passant par l'enfant, qui par sa candeur et son innocence soulève bien malgré lui des problèmes sociaux existentiels. Dominons-nous les choses ou les choses nous dominent-elles ? Sommes-nous aptes à nous épanouir lorsque l'argent nous manque ? La littérature sauve-t-elle de la petitesse d'esprit ? A travers les échos des rires enfantins nous nous apercevons que la création de Nino D'Introna a su parler autant à nos chérubins qu'aux adultes aux tendances matérialistes et individualistes. Everest a su théâtraliser la persévérance et l’auto exigence de l'homme qui cherche à grandir et à sortir de sa condition en se cultivant. Portée par la bande son et une mise en scène des plus originales, cette heure de spectacle m'a ravie. C'est une invitation à se rendre de ce pas à la bibliothèque la plus proche. 

     

    Les représentations étant mensuelles, Everest n'est donc plus à l'affiche pour cette saison. Mais vous laisse un avant gout de ce que réservent les pièces suivantes...

     

    N'hésitez pas à me communiquer les pièces qui vous ont marqué, ému, subjugué, du TNG.

     

  • Extrait - Joy

    CHAPITRE 2

     

    Joy. Elle s’appelle Joy, sa meilleure amie. Au téléphone avec elle depuis une bonne dizaine de minutes, une sensation bizarre émane de cette conversation. Parler d’un sujet aussi sensible au bout du fil avec une personne que l’on ne connait pas est une situation incongrue. Aux tonalités, à la gravité, aux mimiques qui se dégagent de sa voix, se forme une silhouette particulière qui n’est réelle que dans notre cerveau. On l’imagine blonde, souriante, aimant la country, les soirées entre filles et Into the Wild, puis d’une parole alambiquée se brise tout ce moule qui renaît avec une brune affichant un sourire narquois, aimant le rock et la vodka. Selon Emilie, Joy concevait parfaitement le fait qu’une groupie parmi tant d’autres l’interroge sur Alex, celui qu’elle côtoie probablement autant de fois que je pense à lui.

    « - Et à part ça, tu voulais savoir autre chose ? Me demanda-t-elle d’une extrême bonté.

    - J’ai vraiment l’impression d’être une psychopathe cherchant des indices sur sa proie, alors je pense m’arrêter là. »

    Elle émit un rire adorable. La tête blonde réapparut plus décider que jamais à poser ses valises dans mon espace imaginatif.

    «  -Mais non Marine, ne t’inquiète pas, demander ses horaires de cours et ses cafés de prédilection relèvent presque de banalités, par contre son adresse…

    - Son adresse ? Tu as son adresse ?! »

    L’écho de son rire réapparut de plus belle.

    « - Tu me fais rire !

    - Oui, je plaisantais bien sur. »

    Toujours choisir le repli face à ce genre de situations gênantes. Nous nous quittâmes cordialement. J’avais l’impression de couper court à une conversation dont l’interlocuteur était une amie  de longue date. J’avais même appris durant ces 28 minutes de débat autour d’Alex que leur rencontre tenait en quelque sorte d’un lien familial. Ils étaient cousins éloignés semblait-il. Mais je ne devais pas me servir de ce premier échange fort chaleureux pour utiliser Joy de façon à me rapprocher de lui.

     

    Cela m’aura également prouvé que les amies d’Emilie ne sont pas toutes des filles incroyablement nunuches  qui se baladent avec une dizaine de teinte de peinture sur le visage. Des filles qui nous valent, mes amies et moi, des réflexions comme « Et oh, il y a quelqu’un sous cette couche de maquillage ? » Ou encore « Ohlala, sa pire ennemie doit être une lingette démaquillante » Ou la plus cinglante de toute : « Je n’y crois pas qu’on tue des baleines pour maquiller des thons pareils ».

    Des blagues qui ne font pas toujours rire Emilie. Alors on évite de s’esclaffer en sa présence. Généreuse et sociable comme elle est, avoir dans son champ de relations des personnes creuses ou superficielles apparaît comme une évidence.

    22h47. Il faudrait peut-être que je songe à me coucher. Je sens que les semaines à venir ne seront pas de tout repos. J’éteins ma lampe, activant mon nouveau réveil au cadran noir et or à sept heures du matin. Dans des soubresauts d’une réflexion qui dure malgré ma volonté, mon corps commença à définir sa posture idéale. Et mes yeux se fermèrent pour de bon