Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le coeur régulier - Interview de Vanja d'Alcantara et d'Isabelle Carré

La beauté des paysages tient-elle une place importante dans votre film ?

Vanja D'Alcantara, réalisatrice : Oui bien sûr. Je suis très sensible à la beauté, je ne pense pas être la seule, pour moi elle renoue avec une forme de beauté intérieure. Quand on est face à un beau paysage, cela reflète forcément quelque chose qui est à l'intérieur. Alors évidemment ce n'est pas une raison pour être triste quand on est dans un décors moins beau, au contraire ! Mais je crois surtout que lorsqu'on raconte une histoire comme Le coeur régulier, c'est aussi l'environnement qui fait le chemin d'Alice, sa transformation. Ce lieu où se côtoie la vie est la mort, ces personnages, sont les éléments qui vont aider Alice à renaître de ses cendres. Cette beauté est presque un personnage du film, il a fallu donner une texture au film, une couleur, et de ça une envie d'inviter le spectateur à faire le voyage.          

      P3_HD.jpg

Comment avez-vous pensé à cet élément déclencheur qui allait inciter Alice à partir ?

Vanja D'Alcantara : Au départ j'avais entendu parlé de cet homme, ce vieux japonnais, qui recueille les gens près des falaises et leur laisse le temps de se reconstruire. C'est cette histoire que j'avais envie de raconter. Mais je trouvais qu'il me manquait un axe, comme si je n'avais pas la légitimité en tant que cinéaste européenne de raconter l'histoire d'un japonais. Et je suis tombée sur le roman d'Olivier Adam, qui s'inspire de ce même Daïsuke mais en utilisant le point de vue d'une occidentale qui suite à un drame va partir au Japon. Donc c'est dans ce roman que j'ai trouvé la clé du début de l'histoire, cet enjeu dramatique qui permettait à Alice de sortir de cette vie parfaite, très linéaire, et de vivre à nouveau.

Travailler avec une équipe japonaise et européenne a-t-il été simple ?

Vanja D'Alcantara : Nous travaillions avec une maison de production locale, avec une directrice de casting, une décoratrice, il y a eu une équipe japonais assez importante et un casting important aussi. Les japonais ont été très accueillants, très ouverts. Je pense que cela tient du film, car il met en avant leur culture, leur pays, cela leur a beaucoup plu. Un plateau de tournage japonais est en général plus hiérarchisé, autoritaire, avec une certaine forme de pression infligée aux acteurs. Ils ont été ravi de la sérénité avec laquelle nous avons tourné, de voir que nous pouvions rire tout en étant à la fois très concentré. Ils étaient au Japon mais sur un tournage étranger, et je crois qu'ils ont sincèrement apprécié participer à cette aventure.

le-coeur-regulier.jpg

Pour vous, quelle histoire raconte-on en premier plan ? Celle d'Alice, du Japon, de Daïsuke ?

Isabelle Carré, actrice : Alice est pour moi une sorte de vecteur, pour permettre au spectateur de suivre cette trajectoire, cette exploration, cet autre moyen d'aborder la vie. De mon point de vue le personnage principal est Daïsuke, ou le japon. Daïsuke surtout. À la lecture du scénario, j'ai trouvé cela formidable de raconter l'histoire d'un homme qui, ancien flic, n'a pas supporté d'arriver trop tard plusieurs fois et décide de consacrer sa vie à en sauver. Une, puis deux, puis dix. Cet altruisme engagé était une chose merveilleuse à raconter.

le_c_ur_regulier_un_film_qui_met_le_japon_a_l_honneur_5687.jpg

Cet environnement nouveau a-t-il influencé dans votre jeu d'actrice ? 

Vanja D'Alcantara : On découvrait un lien entre les acteurs qui s'est tissé au fur et à mesure du film. J'ai senti à travers le tournage, et donc le voyage, qui se sont fait en parallèle et qui ont créé les personnages, que quelque chose se transformait, se dégageait de la caméra. C'est Isabelle qui vit des choses, et qui inspire le personnage d'Alice. Chaque personnage a été une rencontre, un choc des cultures, qui dépasse la fiction. J'ai filmé ce qui se passait devant mes yeux.

Isabelle Carré : Des expériences comme celles-là sont un enrichissement pour un acteur. J'ai lâché prise, laissé aller mes émotions pour les vivre réellement. Ce sont des choses qui nous bouleversent, qui nous changent. C'est salvateur, et je ressors de là grandie.

    lecoeurregulier.jpg

Propos recueillis à l'hôtel Carlton, Lyon 2e.

Les commentaires sont fermés.