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Pourvu que ça chante !

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Deuxième apparition de la pièce La Carriole Fantasque de Monsieur Vivaldi au TNG. Forte d'un élan de critiques positives au cours de la saison 2013-2014, M. D'Introna a voulu donner un second éclat à ce spectacle aux allures de cabaret.

"Sur scène, nous sommes neuf comédiens dont un squelette" ces mots prononcés par l'un des membres de La Compagnie des Gentils à l'ouverture de la saison 2014 ont d'emblée donné le ton de la pièce : loufoque, chaleureuse, enivrante, unique. Déjà installée sur le bord du plateau avec la carriole recouverte d'un long drap, la troupe nous accueille et nous fait patienter de manière ludique et originale. Les lumières s'éteignent. La carriole Fantasque de Monsieur Vivaldi nous est enfin révélée : un décor de bric et de broc semblant être la dissection d'une caravane de vagabond. Et parmi ce fouillis organisé, un squelette, sur une chaise, comme s'il s'était éteint la veille et qu'une brise hivernale lui avait dérobé la peau.

Monsieur Vivaldi, homme singulier aux abords de la folie, n'a eu pour compagnon de fortune que son unique carnet dans lequel il griffonnait tantôt des chansons, tantôt ses états d'âmes au fil des saisons. Sur la couverture, une inscription : "Pourvu que ça chante".

Nous suivons la vie d'un groupe de jeunes gens complètement déjantés qui décident de faire revivre le squelette en respectant sa toute dernière requête : "Ne m'enterrez pas tant qu'il reste de l'espoir". Ils vont de villes en villes pour insuffler au monde entier un élan d'optimisme et de joie de vivre.

 

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Le répertoire du carnet de Monsieur Vivaldi est un mélange aussi désordonné que sa carriole : Fernandel, Luis Mariano, Ray Ventura, Annie Cordy, et tant d'autres partagent avec le squelette une renaissance contemporaine par des accords et des mélodies retravaillées qui se suivent et ne se ressemblent pas. Les saisons passent, Monsieur Vivaldi connait l'amour, la folie, la crise, l'alcoolisme, et chacun de ces thèmes sont adroitement abordés par ces chanteurs-comédiens dont le talent déborde du plateau. Mieux, ils viennent à notre rencontre en nous baisant la joue pour la Chanson des Baisers ou en surgissant de la porte arrière de la salle en costume d'italien fou furieux. Le spectacle excelle par tous ces rebondissements : La Compagnie des Gentils a l'art de captiver petits et grands en maniant un humour dérisoire et subtil pour les plus grands. S'il y avait un mot pour résumer cette énergie communicative, ce serait l'audace : oser parler de la crise sur un air jovial et candide, oser souiller nos souvenirs d'enfance en transformant le Petit Chaperon Rouge en une blonde écervelée en tenue légère et provocatrice, oser se moquer des amoureux du bar. La pièce vit, et honore ainsi le testament de ce charmant squelette au chapeau haut de forme qui semble suivre avec attention le parcours de ces jeunes gens.

Accompagnée de mon grand-père et assise à côté d'une fillette, j'ai pu constater tout au long de cette heure trente le pouvoir de rassembler toutes les générations du public. Cette carte maitresse redore l'histoire du TNG : il est intergénérationnel.

Le spectacle ne pouvait se finir sans une standing ovation méritée.

 

La Carriole Fantasque de Monsieur Vivaldi, au TNG jusqu'au 19 octobre

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