Le dernier né de Wes Anderson est l'association haute en couleur d'acteurs triés sur le volet et d'un scénario complètement déjanté. Nous remontons dans le temps à travers les mémoires d'un jeune garçon de service au crochet du concierge, Gustave H, dont la classe inégalée le maintient dans l'illusion poétique d'une humanité en qui il est bon d'avoir foi. La suite ? Loufoque, imprévisible, génialissimement drôle, étrange, et naturellement exempt de scènes logiques. Une course effrénée entre un malfrat à ski et deux héros accrochés à la luge du saint de l'Eglise où il se trouvaient, tout cela sur une piste de jeu d'hiver, devient tout à fait banal lorsque la plume est signée Wes Anderson. Happés par l’enchaînement de causes qui ont conduites le lobby boy à prendre les rênes de ce palace, succédant l’étonnant et émouvant Gustave H, nous restons bouche bée, l'oeil scintillant, près à en recevoir toujours plus. Après le charmant Moonrise Kingdom, comptant les aventures d'un jeune scoot et d'une fillette dans l'innocence des premières amours, Wes Anderson nous emporte dans un univers tout à fait différent mais dont on retrouve toute l'ingéniosité et la folie créatrice du scénariste.
The Grand Budapest Hotel, mars 2014