Une cruelle envie de combler l'ennuie d'un après-midi morose ? Une bande d'amis qui nous entraîne furtivement par un "oh tu verras, ça va être sympa" ? La curiosité de retrouver ces trois compagnons qui nous ont jadis fait rire ? Je cherche encore la raison qui m'a poussé à river mes yeux deux heures durant sur trois cinquantenaires qui s'assoient davantage sur leur notoriété passée que sur l'envie d'émerveiller un nouveau public, mais je me retrouve d'un battement de cil assise entre Paul et Jacques. Le film débute, et c'est le drame. Une entrée en la matière quelconque qui peine à décoller, des gags surjoués, des scènes dont la chute devient inéluctable. Les trois frères dont la lourdeur de la fausse incapacité à se supporter vient piocher jusque dans notre réserve à soupirs. La promesse de ces comiques dont on ne cite plus le nom semblait haute en couleur. Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Legitumus semblent eux-même à travers leurs péripéties grotesques se demander pourquoi ils en sont arrivés là, si ce n'est pour des raisons pécunières. On finit même par rire au coup de tête d'une grand-mère pour se conforter à l'idée que nous n'avons pas perdu notre argent. Véritable cliché de l'humour grossier et redondant des films français, Les trois frères nous laisse dans un état de déconfiture total.
Les trois frères, février-mars 2014