Hayao Miyazaki. Un réalisateur japonais de films d’animation comme il en existe peu. Il réalisa un peu plus d’une vingtaine de « dessin animés » dès la fin des années 1990. Il serait cependant terriblement réducteur de les comparer à de vulgaires animations enfantines. Je privilégierais davantage le mot « œuvre » : ses travaux relèventd’un talent inégalable en Occident. Véritables odes à la vie, au rapport qu’à l’homme avec son égal, les animaux ou les objets qui les entourent, ils véhiculent une sensibilité incroyable. Sous une portée écologique propre à la culture asiatique, Nausicaa et la vallée du vent, Ponyo sur la falaise, Le château dans le ciel, sont les récits de la soif avide de l’homme qui en demande toujours plus au péril de la nature.
Miyazaki n’écrit pas uniquement pour le public à qui s’adresse généralement les films d’animation. Bien au contraire, les vices de l’homme y sont généralement transposés. Le voyage de Chihiro nous conte le périple d’une jeune fille pleine de malice dans un univers incertain, dans lequel ses parents ne pénétrons jamais car à peine arrivés ils convoitent les garnitures superficielles exposées dès l’entrée de cet étrange bâtiment. A force de s’empiffrer, semblable à la surconsommation qui affecte les pays les plus aisés, ils en deviennent des porcs. Cette scène est assez poignante dans le regard d’un jeune enfant. Le château dans le ciel illustre la folie des dirigeants à convoiter toujours plus que ce qu’ils n’ont, quitte à surpasser sur les frontières terrestres. Celui à qui on destine aux premiers abords le mauvais rôle n’est pas toujours le plus noir à l’intérieur : un sourire de complaisance peut être la façade édulcorée d’une âme monstrueuse. Princesse mononoké se situe dans le même registre que Le voyage de Chihiro, avec la quête éternelle de l’immortalité.
Il n’y a pas de véritables mots pour décrire les sensations que certains films nous procurent. Ils évoquent pour ma part la nostalgie d’une époque, et les frissons provoqués par une bande son captivante et émouvante. Plusieurs années se sont écoulées depuis, et je ne cesse de répéter que les Miyazaki, père et fils, sont de ceux qui laissent une empreinte cinématographique indélébile sur notre cœur. L’essor considérable des films en 3D m’évertue à penser que je ferai découvrir ces chefs d’œuvres à mes enfants, pour ne pas qu’ils tombent dans l’oubli. Si vous ne devez en retenir que quelques uns, je vous conseille avant tout Le voyage de Chihiro, Princesse Mononoké, et Le château ambulant. Ce sont de ces rares instants qui nous donnent encore l’illusion que tout est réalisable, et réveille le petit enfant qui sommeille en chacun de nous.
Ci-joint la bande annonce du Voyage de Chihiro :
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La musique originale du Château dans le Ciel :
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