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Pixar

  • A l'intérieur du Festival Lumière

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    Lancé depuis quatre jours, retour sur un Festival singulier.

    Le Festival Lumière fait renaître les films d'une autre époque dans les murs des bâtiments de notre quotidien. La cérémonie d'ouverture de ce lundi 12 octobre a signé la trame singulière d'un festival qui se veut de plus en plus axé sur la mémoire, le patrimoine, en nous faisant redécouvrir autant de longs métrages que de cinémas de quartiers.

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    Si je devais résumer en mot ces premiers temps forts de la semaine, qui réserve encore de belles surprises - dont la remise du Prix Lumière ce vendredi - ce serait "émotion". L'émotion de revoir un Jean-Paul Belmondo souriant, l'émotion qui fumait depuis nos yeux d'enfant sage face aux montages vidéos de la cérémonie d'ouverture. La même, palpable, en s'imprégnant des mots sévèrement tendres de l'un des invités d'honneur Vincent Lindon, parlant de son métier, de ses combats, de son envie permanente d'éclairer les esprits avec cet art sublime. L'émotion de retrouver nos idoles cultes, Michel Simon, Jean Gabin, l'écriture percutante d'un Duvivier, la finesse d'un Scorsese et la justesse d'un Kurosawa.

    Les livres traversent les époques, mais le cinéma pâtie d'une durée de vie limitée dans le temps et dans l'espace. Est-il aussi aisé de se replonger dans les années 30 de Bruckman que de  le XIXème siècle de Zola ? Nous n'avons jamais été autant en contact avec la technologie et le support internet et nous ne surfons que sur l'instantané, le décousu, le buzz. Le Festival Lumière m'a transporté depuis mardi dans les quatre coins de ma ville, de la halle Tony Garnier aux milliers de sièges occupés au cinéma Saint Denis à la salle confinée et chaleureuse. Et comme dans un bon livre, nous plongeons dans une autre époque, avec le plaisir discret de se retrouver entre amoureux sans la jalousie ni la possessivité. Cet art immatériel qui appartient à notre patrimoine, ces vedettes de l'ombre qu'une tendance a occulté, nous fouillons comme des explorateurs le passé cinématographique et dépoussiérons nos vieilles pellicules.

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    Dans cette atmosphère de partage et de lien entre lyonnais, j'ai pu développer une réelle empathie envers les personnalités présentes lors de cet événement. Une accessibilité, une écoute, une présence qui revêt une nouvelle facette à l'image de superficialité que l'on peut supposer du milieu. En dépit d'un physique de novice dans la vingtaine, la tolérance presque naturelle et les mains tendues ouvrent les champs du possible. Échanger avec Nicolas Winding Refn, réalisateur de Drive, l'un de mes favoris de ces dernières années, est concevable. Rencontrer Martin Scorsese aux Célestins, l'après-midi même de sa remise du prix aussi. Je ne les citerais pas car je ne veux pas mentionner que les plus importantes et taire les autres, parce que moins mondains et plus secrets. La qualité des intervenants durant cette huitaine apporte du crédit à un Festival qui grandit d'années en années.

    Il y a dans ce Festival un intime que l'on explore en tant que presse ou spectateur. Loin des artifices guindés, il s'accorde le droit mérité de faire intervenir des têtes du cinéma tout en gardant la tête froide pour s’intéresser au public. Depuis ce début de semaine, et probablement jusqu'à dimanche et sa cérémonie de clôture, les paillettes campent dans mes yeux et se réveillent à chaque extinction de salle. Encore de belles choses à découvrir, et à vivre... 

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  • Vice-Versa des studios Pixar

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    A la vue des critiques laudatives qui prolifèrent depuis la sortie de ce dernier Pixar, ma curiosité a gagné le combat contre cette déferlante médiatique qui considère presque déjà Vice-Versa (ou Inside Out) comme le meilleur Pixar jamais réalisé. Lorsque l'enchantement autour d'un film est quasi unanime, nous le plaçons indéniablement sur un sommet, battit d'ingéniosité et de créativité. Mais le risque de cette sur-estimation s'est révélé à la fin de cette ribambelle d'actions cocasses mais pourtant creuses. Vice-Versa séduisait par un projet des plus ambitieux : après avoir pensé les émotions de nos jouets d'enfants, de notre poisson de compagnie, de nos véhicules ou encore du monstre dans notre placard, il s'intéresse aux émotions DE nos émotions. Et la triste ironie est qu'il ne s'en développe aucune. Ce qui pourrait être de la compassion pour cette jeune fille, qui déménage et quitte prématurément le berceau de son enfance, relève d'avantage d'une indifférence grandit par un ennui post-découverte. Le scénario s'étire difficilement sur tout le film, rebondit par quelques scènes d'"action", qui le meuble plutôt que de le dynamiser. La matérialisation du monde de Riley, 11 ans, qui s'écroule par des îlots aux diverses caractéristiques est la trouvaille fine qui permet un mouvement aux émotions personnifiées que nous suivons. Étrange de voir que même si les effets et le travail sont là, la magie n'opère pas. A ce que l'action était aux Indestructibles, l'émotions à Là-haut et la sensibilité à WALL-E, Vice-Versa se perd dans plusieurs de ces terrains.

    On découvre, on s'émerveille, on regarde, on se lasse. Peut-être faudra-t-il emprunter un peu d'absurdité aux anciens pour relever la sauce du prochain long-métrage ? Même si l'originalité est appréciable, seul le petit grain de folie peut bouleverser l'écran, car quand il y a folie il y a surprise. Et qu'enfin l'enfant qui est en nous éclate plutôt que de subir les déboires fragilisées d'un tendre compère. 

     

    Vice-versa, juin 2015