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Humanitaire

  • Demain - Le film

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    Cyril Dion, Mélanie Laurent et une équipe de réalisateurs concernés par l'épuisement des ressources de la Terre sont partis à la rencontre de personnes, de villages, de pays qui militent pour une indépendance. Oui, mais laquelle ? Une indépendance économique ? Alimentaire ? Énergétique ?

    C'est sous la forme de mini reportages, de parts et d'autres de la planète, que nous abordons ces thèmes, interconnectés, qui portent ces hommes et ces idées du combat. 

     

    Intelligent dans le fond et dans la forme, Demain enterre les a priori de populations reculées et paysannes à la lubie écologique. Les acteurs de ces changements ont pour la plupart abandonné leurs titres sociaux pour écouter la nature et vivre au dépend d'elle seule, qui le leur rend bien. La démarche humble de ces têtes pensantes se met au service de leur communauté. 

    Demain est une tournure optimiste et crédible dans une ère médiatique de la sanction et du martèlement. A l'image de l'éducation finlandaise et des mots de Gandhi, apprendre ne peut définitivement se faire qu'en montrant l'exemple, en résiliant la hiérarchie, les rapports de forces dominés/dominants. Si nous sommes une Terre, un peuple, pourquoi penser comme des adversaires ? Pourquoi ne pas multiplier, propager dans les campagnes et dans les villes ces actions mineures vers un mouvement populaire ? Le film appuie sa légitimité dans le choix du ton pour nous faire adhérer à ces alternatives : la totale neutralité. On nous montre donc que c'est possible sans faire l'apologie d'une entreprise ou diviniser des philosophes, les questions rhétoriques ne nous prennent ni pour des experts ni pour des croulants. C'est une pédagogie bien fondée. Demain colore le genre du documentaire par une recherche de dynamisme des lieux et des cadrages, des intervenants et des discours. 

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    Révélateurs ou plus subtils, les propos des uns huilent les discours des autres, dans une mécanique d'activisme sociétal. Qui sont ces gens ? Où ont-ils grandit, pourquoi en sont-il arriver à penser autrement, à voir au delà des nuages gris de pollution ? Nous avons envie d'en savoir plus, de rencontrer ces personnes, aux sourires jusqu'aux oreilles, de vivre avec eux, d'être candide puisqu'on le peut. La ville de Détroit, aux Etats-Unis, est le parfait exemple d'un lieu où les fruits et légumes sont à la porté de tous, dans des jardins collectifs ou des cases qui abondent les rues. Et pourtant, aucun abus n'y est déclaré. Aucun vol, ni "passagers clandestins". Ce qui est construit dans le respect guide implicitement les comportements de ceux qui y participent. 

     

    Demain remet les valeurs humaines au gout du jour, condamne les discours paresseux d'une situation irréversible et trace le pont entre la transformation climatique et la transformation possible de nos modes de vie. 

    Nous pourrons y arriver, demain. 

     

    Décembre 2015

  • Pièces Détachées, Les Maudits Gones

    Affiche.jpgQu'il est drôle de se replonger, cette fois-ci devant les planches d'un théâtre, dans l'univers particulier du dernier film regardé sur grand écran. A la manière d'un Nouveaux Sauvages, Pièces Détachées nous éclabousse d'absurdité en se dédouanant du facteur "réalisateur célèbre", tristement influençable pour le public mondain.

     
    Pièces Détachées, c'est l'assemblage absurde de petites saynètes qui dérangent presque par leur franc parler. On y croise des personnes comme vous et moi, donnant la réplique à des personnalités atypiques voire invraisemblables. Cette création des Maudits Gones dévoile une singularité de la troupe : elle nous enivre d'un monde modelé par leurs soins mettant les pleins feux sur des talents surprenants de spontanéité et de professionnalisme. On retiendra particulièrement l'histoire de la caissière revancharde, qui, désormais à la retraite, ramène tel un trophée son étalon attiffé d'une perruque Louis XVI. La liberté est évoquée, et pilote les dialogues de la compagnie : puisqu'il est question de liberté, pourquoi ne pas la revendiquer dans la démesure ?

    Les Maudits Gones, outre leur maîtrise de l'absurde, s'amusent de discussions qui interagissent avec leur public, on nous cite, nous montre du doigt, nous demande d'évacuer la salle. Le lien fort entre comédiens et spectateurs tisse une histoire qui à première vue se perdait des des nœuds indémêlables, et nous susurre cette question : "quel est le rôle fondamental du comédien ?" Nous montrer qu'il en est un, qui se plait à jouer de son public en l'emmenant là où il souhaite divaguer, ou bien s'effacer au profit de son personnage qui se décale de sa propre personnalité ? Les Maudits Gones, eux, n'ont pas tranché et nous offre un savoureux mélange de tableaux tantôt justes, tantôt surréalistes, tantôt pathétiques. C'est probablement ce qui souligne leur talent, car la maîtrise de l'autodérision ne découle pas toujours de la maitrise de l'humour. 
     
    Ces comédiens amateurs jonglant entre les différentes émotions peuvent se vêtir d'une vertu honorable : celle de la générosité. L'ensemble de l'argent récolté pour chaque spectacle est en effet reversé à des associations aux missions diverses (enfance, maladie, démunis...).
    De quoi rire tout en aidant des causes qui, comme la troupe des Maudits Gones, cherchent à réveiller le sourire du public qu'elle touche.
  • Fleurir leur avenir ! Cinquantenaire de l'UNICEF

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    Pour son cinquantième anniversaire et à l'occasion des 25 ans de la convention de droits de l'enfant, l'association UNICEF connue pour ses actions humanitaires mondiales a réunit bénévoles et comédiens autour d'un projet ambitieux : créer une pièce retraçant par multiples manières les droits de l'enfant portée par le titre "Fleurir leur avenir !".

    C'est dans la salle Pierre Garcin que s'est déroulé cet événement ce dimanche 5 octobre. Lorsque nous passons le pas de la porte, nous sommes accueillis par des sourires, une véritable chaleur humaine se dégage qui contraste avec la grisaille automnale. Habituée aux représentations théâtrales lyonnaises, des classiques littéraires aux créations contemporaines, je n'avais jamais eu l'occasion d'assister à une œuvre abordant le domaine social et juridique. Les droits de l'enfant, une notion abstraite ? Les troupes de l'Art-scenic, Les Hot'antiques et l'Ecole de musique d'Ecully nous prouvent le contraire à travers des textes, des histoires, des chants, et nous font porter un regard attentif sur cette réalité qui concerne les enfants de toute origine.
    Sur scène, un enfant symbolise chaque continent et s'insurge de situations géoplotiques ou économiques avec ses mots à lui, rêvant d'une liberté concrète et non plus faite d'acier comme la statue aux portes de New-York ou celle que l'on trouve dans la devise française. Des enfants à qui on ôte le droit de l'insouciance, de la sécurité, de l'amour même, au profit d'un travail de forcené. Si l'UNICEF a voulu nous réunir aujourd'hui autour de cette cause sensible, ce n'est pas par soucis de morale mais pour tenter de faire naitre en nous un regard différent, qui ne se pose pas sur notre confort personnel mais sur ces enfants, qui s'apprêtent à ne plus espérer à une vie heureuse, qui trompent leur faim par un bouton de chemise. Aider l'autre, c'est d'abord prendre conscience qu'il existe.
    La pièce de l'UNICEF s'éloigne des clichés d'un monde qui n'attend que nous pour être parfait et ne prêche pas la bonne morale. Au contraire, elle s'alimente de l'émotion croissante du public face à la pureté des jeunes comédiens, avoisinants probablement une dizaine d'années, que l'on sent plein de volonté et d'ambition pour redonner un sourire à ceux qui n'en n'ont plus.
    L'UNICEF a réussi le pari de développer une conscience collective en chacun de nous, de rompre avec l'individualisme croissant et la crise économique. En ces temps incertains, il faut pouvoir penser aux choses simples, comme l'échange et le contact avec l'autre, ayant une culture similaire ou différente de la notre. N'est-ce pas en effet par la différence que nous nous grandissons ? Fleurir leur avenir sème donc en nous une idée à cultiver tous les jours : "c'est possible".

    Je voulais remercier l'UNICEF pour cet événement nouveau, reflet de leurs actions quotidiennes en faveur des droits pour tous. L'émotion a été au rendez-vous, et particulièrement lors des quelques mots du président de l'UNICEF Rhône Monsieur Thierry Saudejaud et de Madame Anne Kravz-tarnavsky, créatrice de la pièce. Le plaisir de monter ce spectacle fut à la hauteur du plaisir que nous avons eu à le regarder. Bravo à toute l'équipe, et à bientôt.