Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Capacité cérébrale

  • Vice-Versa des studios Pixar

    Inside-Out1.jpg

     

    A la vue des critiques laudatives qui prolifèrent depuis la sortie de ce dernier Pixar, ma curiosité a gagné le combat contre cette déferlante médiatique qui considère presque déjà Vice-Versa (ou Inside Out) comme le meilleur Pixar jamais réalisé. Lorsque l'enchantement autour d'un film est quasi unanime, nous le plaçons indéniablement sur un sommet, battit d'ingéniosité et de créativité. Mais le risque de cette sur-estimation s'est révélé à la fin de cette ribambelle d'actions cocasses mais pourtant creuses. Vice-Versa séduisait par un projet des plus ambitieux : après avoir pensé les émotions de nos jouets d'enfants, de notre poisson de compagnie, de nos véhicules ou encore du monstre dans notre placard, il s'intéresse aux émotions DE nos émotions. Et la triste ironie est qu'il ne s'en développe aucune. Ce qui pourrait être de la compassion pour cette jeune fille, qui déménage et quitte prématurément le berceau de son enfance, relève d'avantage d'une indifférence grandit par un ennui post-découverte. Le scénario s'étire difficilement sur tout le film, rebondit par quelques scènes d'"action", qui le meuble plutôt que de le dynamiser. La matérialisation du monde de Riley, 11 ans, qui s'écroule par des îlots aux diverses caractéristiques est la trouvaille fine qui permet un mouvement aux émotions personnifiées que nous suivons. Étrange de voir que même si les effets et le travail sont là, la magie n'opère pas. A ce que l'action était aux Indestructibles, l'émotions à Là-haut et la sensibilité à WALL-E, Vice-Versa se perd dans plusieurs de ces terrains.

    On découvre, on s'émerveille, on regarde, on se lasse. Peut-être faudra-t-il emprunter un peu d'absurdité aux anciens pour relever la sauce du prochain long-métrage ? Même si l'originalité est appréciable, seul le petit grain de folie peut bouleverser l'écran, car quand il y a folie il y a surprise. Et qu'enfin l'enfant qui est en nous éclate plutôt que de subir les déboires fragilisées d'un tendre compère. 

     

    Vice-versa, juin 2015

  • Une merveilleuse histoire du temps

    TTOE_D01_00123-1024x681.jpg

    Une merveilleuse histoire du temps, c'est le genre de film que l'on arrive difficilement à analyser tant l'émotion est intense et se ressent surtout face à l'écran. Il laisse sur son spectateur une marque assez bouleversante d'une aventure simple mais atypique, loin mais proche de nous, et qui illustre le combat impressionnant d'un scientifique de renom. Loin de toute approche scientifique dans laquelle le film aurait pu s'aventurer, Une merveilleuse histoire du temps se révèle être une histoire d'amour dramatiquement touchante.

    Le combat, c'est un peu le sujet principal de ce film, qui fait évoluer ses personnages, la douce Felicity Jones et l'épatant Eddie Reydman, vers une lutte commune au début, plus personnelle par la suite. Ce qui étonne d'autant plus est l'énergie avec laquelle Stephen Hawking mènera cette traversée du désert, qui fait s'écrouler son monde au fur et à mesure que la maladie s'installe. Puis le film tire un second tiroir, et s'inscrit davantage dans le drame que dans le simple biopic. Le souffrant n'est plus uniquement celui qui siège sur un fauteuil roulant. Comment continuer à aimer celui avec qui nous n'arrivons plus a communiquer ? Comment vivre dans le non dit puisqu'il n'y a désormais plus qu'à attendre et constater le fléau de la maladie empiéter dans notre vie de couple ? Ce duo de combattants va tout simplement sublimer les deux acteurs qui, tours à tours, font grandir la boule dans notre ventre. 

    une-merveilleuse-histoire-du-temps-HAWKING-720x288.jpg

     

    La maladie, une fatalité ?

    Étrangement et contre les pronostics des médecins, Stephen Hawking va survivre. Plus que cela, il va admirablement vivre. Le film nous insuffle une dose d'énergie positive : l'optimisme n'a d'égal aux misères qui peuvent nous arriver. Le sens de l'humour du scientifique devient son arme principale face à la pitié et aux remarques de sa femme plus aide soignante qu'amante. La maladie n'affecte pas toujours le plus la personne qui en souffre, et l'honnêteté devient alors la meilleure façon de communiquer et de regarder en face la maladie, sans que nous n'ayons à enjoliver nos phrases ou à nous cacher sous les couvertures de la gène. Tandis que les personnages qui n'ont jamais eu le courage de poser cartes sur table sur leurs sentiments pourrissent de l'intérieur. Tant qu'il y a de la vie, il doit y avoir de l'espoir, pour Stephen, comme pour chacun de ses proches. La révolte adolescente va laisser place à l'acceptation, gage de maturité et d'évolution dans ses travaux et dans sa vie personnelle. Mieux, cette acceptation va être la source de nouveaux défis, comme l'écriture d'un roman. Puisqu'il n'y a pas d'opérations possibles, Stephen va redoubler d'efforts pour faire entendre ses pensées, même si celles-ci se matérialisent sur un ordinateur et s'entendent par une voix robotisée.

    Une merveilleuse histoire au delà de celle du temps.

     

    février 2015

  • Lucy, Luc Besson

     

    crop2_hr_Lucy_61.jpg

    "Notre capacité cérébrale est utilisée à 10 %, qu'adviendrait-il si on pouvait l'utiliser à 100 % ?" est la question à laquelle tente de répondre Luc Besson. Lucy est une jeune femme vive et banale qui se retrouve mêlée à un trafic de drogues rudement mené par une horde de japonais en colère, qui veulent récupérer la drogue qu'ils ont implanté en elle pour qu'elle la livre en toute discrétion. Mais ce sachet, contenant un kilos de petites billes bleues éclate lors d'une altercation avec une des personnes qui servent ce commerce. Tentant de comprendre ce qui lui arrive et de le faire savoir pour que ses connaissances soient partagées, Lucy se retrouve a endosser le rôle de policière au côté d'un homme plutôt charmant, dont elle se sert pour garder en elle une part d'humanité, qui passe par les sentiments.

    Sous des airs de documentaire scientifique axé sur la neurologie, nous suivons les cours de faculté orchestrées par le géant Morgan Freeman qui illustrent ce qu'il se passe dans le cerveau de la jeune femme au fur et à mesure que la drogue agit et dope son activité cérébrale dans des scènes parallèles. Le rôle de l'acteur n'atteint pas, ironiquement, le summum de son jeu d'acteur affadi pour un trop plein d'effets spéciaux. Cela nous donne jusqu'à l'impression qu'il a été voulu par le réalisateur non pas pour ses qualités mais pour son nom sur l'affiche. L'histoire prend une autre tournure aux deux tiers du film en résumant les événements marquants de notre humanité, jusqu'à ses origines avec la première vie humaine éponyme du film. Lucy aborde le consumérisme à la manière d'un 99 Francs futuriste, et piétine sur le terrain de Limitless, pourtant sortit récemment, qui a le mérite de contextualiser cette prise de drogue avec un écrivain subissant le syndrome de la page blanche. Luc Besson, pour sa part, se contente d'une petite arnaque en nous immisçant d'emblée dans ce conflit mafieusard assez tiré par les cheveux. J'accorde toutefois un bon point pour la tentative de représenter le monde sous rayon X, ce qui est assez novateur. Le reste est à découvrir par vous même si vous souhaitez passer un bon moment mais sans espérer découvrir le film de l'année.