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Cabu

  • La liberté atteinte en plein cœur - Mercredi 7 janvier 2015

    Effroyable. Insupportable. Et je me pose encore la question amère : pourquoi ? Pourquoi avoir fallu tuer pour exister ? Malheureusement cet attentat s'inscrit dans la lignée sombre des déviations politiques et sociétales que connait le monde depuis les années 70, et même au delà. Un monde dans lequel la contestation a revêtu la longue cape noire de la faucheuse, dans un contexte de peur et de conjoncture défavorable. S'il vous plait, tenez-vous en au fait que le possible mouvement religieux dont faisait partie, dans un extrême bien sombre, les personnes qui ont commis cet acte, ne relève en rien d'un problème de structure et de barrières nationales. Personne ne peut prédire ces horreurs, tant elles sont inhumaines. Et s'appuyer sur quelques mots d'une langue étrangère pour alerter l'opinion publique si facilement modulable est à la portée de n'importe quelle conscience alimentée par la haine. Nous sommes dans une ère de la régression, de l'hypocrisie ambiante qui voudrait pointer la culpabilité sur une culture admirable, car aucune religion peut se parer de la blancheur de la sainte. Et crier des mots en arabe ne veut pas dire que l'on représente ce peuple, mais que nous lui faisons honte. Nous avons tous à craindre, non pas de notre mort imminente, car de tout temps la mort est quelque chose qui peut frapper à chaque moment, mais de la folie des hommes qui travestissent leur mal-être par des actions barbares et anti-démocratiques. Ce que ces minorités cherchent à faire, c'est de tuer en chacun de nous l'espoir que l'on peut éprouver en l'humanité. Or ce drame doit au contraire réveiller les foules dans une seule et même ligne, celle de la solidarité. Continuer notre combat contre ce que j’appellerais une troisième guerre mondiale, insidieuse, qui nous pousse à haïr ceux que nous devrions aimer. La presse est née de cette volonté d'informer, de diffuser, d'éduquer, et par ce triste événement nous devons tâcher de ne pas la salir en diffusant à tord des appréciations défavorables sur des choses que nous ne maîtrisons pas. Laissons la presse éclaircir ce passage cruel de notre époque avant de nous prononcer. Rendons hommage à ces personnalités fortes, ces hommes du combat, qui, par des mots ou des coups de crayons, ont défendu corps et âme leur métier-passion. 

    Mes pensées vont à la triste époque dans laquelle nous vivons, mais notre force doit être de ne pas baisser les bras et de continuer la bataille entamée par ces figures trop rapidement éteintes.

     

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