Je vois bien que tu ne me regardes plus comme avant, Simon. Je vois bien que tes yeux sont fuyants, tes traits contrariés. Je ne sais pas quoi faire pour que tu t'ouvres de nouveau à moi. Alors je me maquille un peu moins, je fais l'imbécile. Je joue à être naturellement mystérieuse et que ce mystère n'émane que de moi.
Je ferai en sorte que tu te blesses, Simon. Je ferai brûler les villes de nos souvenirs, si seulement tu pouvais t'y trouver aussi. Mais est-ce que cela changerait quelque chose, Simon ? Est-ce que je pourrais prendre une étincelle de ce grand feu et la jeter dans tes yeux ? Je crois que lorsque l'amour meurt, il s'éteint pour de bon.
Alors cessons toutes condoléances, cessons de s'entendre respirer. De mettre de la musique sur nos silences. De maquiller la vérité.
On ne peut pas contourner un si grand fossé, on ne peut pas non plus sauter.
Je garderai le sourire, Simon. J'aurai comme dernière figure l'image que tu t'étais sans doute faite de moi. Je sourirai même si chaque muscle contracté enfoncera un peu plus la lame dans ma trachée. Je tâcherai d'être aimable, Simon, même froide s'il le faut.
Que tu ne t'épanche pas sur cette rupture, que tu t'en sortes un peu trop.
C'est un au revoir candide, un adieu précipité. C'est un saut fragile sans filets pour espérer.