Y a une partie de moi qui t'aime, Jal, mais une autre qui ne t'aime pas. Je ne sais pas comment le dire. J'en tremble, même, à te l'écrire. Je t'aime, Jal, pour tout ce que tu m'as appris à aimer. J'aime tes yeux rieurs quand tu fais valser tes talons, j'aime ta concentration quand tu te coiffes minutieusement, le rose de tes joues après nos étreintes du soir. J'aime cette image que j'ai imprégné de toi dans ma mémoire.
Y a une partie de moi qui t'aime, Jal. Qui aime tes ongles rongés et ta voix docile. Ta carapace perméable et ton extrême fragilité. J'aime être le protecteur que tu n'as jamais eu.
J'aime de toi que tu ne m'aimes pas de tout ton toi, que l'inconnu me ronge même s'il n'existe pas.
J'aime me voir à travers tes yeux, sentir ta pureté se coller à ma peau. J'aime ce que tu fais de moi, Jal, et comme on parle de nous.
Mais je ne t'aime pas toi.
Il y a des mots qui se disent, et d'autres qui s'écrivent. Je ne sais pas comment nous voir, dans quelques années, dans six mois. Et si j'aurai le courage de te voir, demain.
Je t'aime, Jal, mais je crois que je ne t'aime plus.