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Extrait - L'hopital, un projet commun

CHAPITRE 3

 

Le lendemain, en cours de français, Madame Vidal prit la parole :

« - Comme vous l’avez sans doute remarqué, mademoiselle Aviakan est absente ce matin. Bien que le délégué soit habituellement en charge de remettre les devoirs aux élèves, j’ai trouvé cela plus pratique qu’un membre de sa famille vienne directement les lui apporter. »

"Alex" ais-je aussitôt pensé.

« -Mais, Madame, l’interrompais-je brusquement, à quoi cela sert-il de les remettre à un élève qui n’est pas dans la même classe ? Il ne peut pas entendre les commentaires des professeurs, constater notre avancée dans un chapitre, pourquoi ne pas s’en remettre directement à l’un d’entre nous ?

- Et bien, mademoiselle Duprey, répliqua-t-elle autoritairement, je l’ai expliqué il n’y a pas deux minutes.

- Oui, la famille, tout ça. Mais ça me semble assez étrange que ce ne soit pas quelqu’un de notre classe, insistais-je lourdement.

- Puisque vous vous inquiétez tant au sujet de votre camarade, vous n’aurez qu’à allé voir de vous-même monsieur Alexandre Posat en classe de 3ème B pour lui indiquer les détails des devoirs donnés. Bien, continuons. Nous allons faire une dictée. »

Des « oh non », « oh merde », « fait chier » jaillissèrent bruyamment.

« - Et ce n’est pas avec ce vocabulaire que vous allez me faire changer d’avis, bien au contraire ! »

J’étais frustrée par la froideur avec laquelle Madame Vidal m’avait répondu, ne faisant rien pour la nuire au quotidien comme s’évertuent à le faire les trois quarts de la classe, voulant qu’elle pose sa démission pour cause de dépression. Mais une chose me rendait le sourire. En fait, deux. La première était que mon plan avait marché en étant choisie pour remettre aux côtés d’Alexandre les tâches à faire de la semaine à ma pauvre blessée. La deuxième, et il en va de soi, est de savoir que je passerai les prochaines fin de journées avec lui. 16h45 sonnèrent, l’heure que j’attendais avec impatience ! Ayant des amis dans la classe d’Alex, je savais dans quelle allée il finissait sa journée. Je me dirigeai vers sa rencontre, le cœur planant au dessus de ma tête avec une cordelette invisible nouée à mon poignet.

« - Marine ! Marine ! »

Je me retournais, surprise.

« - Ah Nicolas, ça va ? fis-je d’un ton enjoliveur.

- Oui super, et toi ? Ca fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, depuis le jour du contrôle de physique...

- ...Sans doute le plus important du trimestre, je sais, je sais. Ne m’en parle même pas, ce fut une catastrophe.

- Ouais, moi aussi ! S’écria-t-il dans l'allée B. »

Face aux regards froids, il reprit de plus belle en chuchotant, le sourire aux lèvres :

« -Ouais, moi aussi. »

Je lui raconta la tentative de totalitarisme qu’essaya d’établir madame Vidal en ce jour du 3 avril 2009. Il me fit des yeux de merlan qui me firent rire de plus belle.

«  - Elle a du sortir en boite et rencontrer l’amour de sa vie... Avancais-je, le doigt posé contre mon menton en tentant d’imiter un air réveur.

- La boîte devrait sacrément investir dans des spots de meilleure qualité ! »

Je ris encore. C’était simple, comme amitié. Tout en nous dirigeant vers la sortie en continuant sur les hypothétiques raisons de ce changement si soudain de caractère, j’en oublis de rejoindre Alexandre. Enfin, ce jusqu'à ce qu'il passe devant moi, en m’esquissant à la volée un petit sourire, fossettes apparentes. Vous avez dit craquant ? Hé ! Il faut que je lui dise pour notre mission commune !

«  - Nico, je dois filer, on se voit plus tard, à plus ! M’écriais-je, déjà assez loin pour ne pas entendre sa réponse.

- Heu, ouais, à plus... »

Voyant une tête blonde gigotée vers la porte faisant office d’entrée et de sortie, je m’écriais-je :

« Alex ! »

 

J’eu droit aux mêmes regards noirs que Nicolas. C'est curieux de voir comment les gens réagissent dès lors qu'ils sont contrariés dans leur confort personnel, écouteurs branchés ou regards rivés sur leur dernier modèle téléphonique. Et d'autant plus face à un élan vocal aussi charmant, vous pouvez tousser, que le mien. 

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