Nous quittions Katniss Everdeen en 2013 avec la foudroyante nouvelle de la disparition du district 12.
Que se passe-t-il, après que le monde qu'on nous avait façonné a disparu ? Se soumettre, se cacher, ou faire entendre sa voix ? Comment combattre ceux qui détiennent nos ficelles tout en se résignant à ne plus agir au péril de ses proches désormais saufs ? Katniss, meurtrie, va être utilisée comme un emblème révolutionnaire au dépend de sa volonté première.
Les récentes nouvelles creusent une faille chez la gagnante, formant un accès exploitable pour les meneurs de la révolution. Manipulée et vernie d'une couche superficielle de bonnes intentions, la jeune fille ne semble être que la marionnette d'un combat entre méchants et gentils.
C'est le tableau manichéen que nous dépeint le réalisateur : les dirigeants, aux cœurs de pierre et aux armes redoutables, et les résistants de l'ombre tentant de faire flancher le système établit il y a 75 ans. Cette facilité scénaristique tente de trouver du piment avec une approche plus psychologique qui contraste avec les deux volets précédents. En effet, le contexte fait que nous sommes davantage en proie à nous familiariser avec les sentiments de Katniss, qui semble plus mise à l'épreuve que jamais.
Cet épisode soulève la question du manque. Lors des Hunger Games, le danger guettait perpétuellement Katniss mais celle-ci gardait une force déroutante, car son partenaire Peeta représentait une jauge d'énergie inépuisable tant qu'il restait à ses côtés. Étonnamment, nous n'arrivons toujours pas à nous identifier pleinement à ce personnage qui déambule dans les catacombes de son ancienne vie sans savoir comment aider toutes ces personnes souffrantes et en sachant qu'elle est le pion d'un jeu douteux. Il en est de même pour sa vie sentimentale, dans laquelle elle se perd entre l'envie de revoir celui qu'elle a appris à aimer et celui qui est à ses côtés.
Les tentatives d'atteindre psychologiquement l’héroïne ont donc porté leur fruit et nous laisse un gout amer de déception : qu'est-il arrivé à cette guerrière au cœur sur la main pour qui nous avions fait rouler une larme à la mort de Rue ou que nous avions soutenue dans son envie de détruire le terrain de jeu morbide du Capitole ?
Les tournoiements de son esprit la ridiculisent presque et ne nous donnent plus vraiment envie de s’intéresser à son sort, malgré le suspense maladroit de la scène finale. Les penchants politiques de cette première partie instaurent un climat de guerre imminente et nous donnent l'impression que les talents des producteurs ont volontairement été étouffés pour nous réserver une fin haute en couleur. Le challenge est donc de taille pour la toute dernière partie de cette trilogie qui reste néanmoins captivante.
Gary Ross
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Hunger Games - La Révolte (partie 1)
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